Vague de privatisations en Roumanie

Publié le 25/08/2012 à 00:00

Vague de privatisations en Roumanie

Publié le 25/08/2012 à 00:00

La Roumanie privatisera plusieurs sociétés d'État en 2012-2013. Autant d'occasions d'affaires pour les entreprises canadiennes.

«Les Canadiens sont les bienvenus», dit Ionut-Cristian Negrescu, vice-consul aux affaires économiques et commerciales du Consulat général de la Roumanie à Montréal.

Le gouvernement roumain amorce ce processus à la suite d'un accord conclu en 2009 avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

En contrepartie d'une aide financière, la Roumanie s'est engagée à réduire ses dépenses (les salaires des fonctionnaires ont été sabré de 25 %) et à réformer son économie, notamment en privatisant des sociétés d'État.

Par exemple, à la mi-septembre, le gouvernement devrait mettre en vente le producteur de produits chimiques agricoles Oltchim, dans lequel l'État détient 54,8 % (le reste du capital est détenu par des investisseurs privés). «On cherche un investisseur stratégique», précise M. Negrescu.

Dans le secteur énergétique, le gouvernement vendra au cours des prochains mois de 10 à 15 % du capital-actions de sociétés d'État en faisant des premiers appels publics à l'épargne à la Bourse de Bucarest.

Ces privatisations partielles dans l'énergie incluent Transgaz (un transporteur de gaz), Romgaz (un producteur de gaz), Hidroelectrica (un producteur d'hydroélectricité). En 2013, le gouvernement ouvrira aussi 10 % du capital-actions de Nuclearelectrica, l'exploitant de l'unique centrale nucléaire du pays.

Dans le secteur du transport, le gouvernement mettra en vente 20 % des parts de Tarom, l'homologue d'Air Canada. Bucarest n'a pas encore décidé si ce sera par l'intermédiaire d'un PAPE ou d'un investisseur stratégique. Le capital du transporteur ferroviaire de marchandises CFR Marfa sera aussi éventuellement ouvert aux investisseurs (le mode et l'échéancier restent également à définir).

Enfin, la société postale roumaine, Posta Romana, verra aussi son capital ouvert à hauteur d'environ 20 %. Bucarest cherche un investisseur stratégique qui connaît bien l'industrie, comme FedEx.

La prudence est de mise

Aussi alléchantes que ces privatisations puissent paraître, les entreprises canadiennes doivent être prudentes. Selon Exportation et développement Canada, la Roumanie est un pays où «la transparence demeure problématique». La corruption est aussi un problème, mais moins qu'en Chine ou au Brésil, selon la Banque mondiale.

Enfin, reste à savoir si le gouvernement pourra mener à terme toutes ces privatisations, dont la mise en oeuvre a déjà pris retard. De plus, l'instabilité politique (des élections législatives sont prévues en novembre, alors que le présent gouvernement tente de destituer le président de la République) et l'impopularité des privatisations pourraient rendre ce processus difficile.

«Pendant les années 1990, des années de transition, la privatisation des entreprises nationales a profité à une petite clique d'hommes d'affaires, les magnats, l'équivalent des oligarques russes. Même durant les années 2000, plus stables, il y a eu des scandales», souligne Ekaterina Turkina, professeure adjointe en affaires internationales à HEC Montréal.

Selon Andrei Stoiciu, un consultant diplômé de l'UQAM oeuvrant en Roumanie et en Turquie, le manque de transparence de certaines sociétés d'État roumaines rend les privatisations «peu attrayantes et opaques aux yeux des investisseurs». Tous ne sont pas du même avis. Doru Lionachescu, président de Capital Partners, une firme d'investissement de Bucarest, estime que le gouvernement «possède encore quelques entreprises très intéressantes, surtout dans le secteur énergétique».

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