«Une véritable culture de la philanthropie émerge»

Publié le 28/01/2012 à 00:00

«Une véritable culture de la philanthropie émerge»

Publié le 28/01/2012 à 00:00

Entre 2007 et 2010, les dons ont baissé de 5 à 25 % à cause du contexte économique difficile. L'hémorragie est cependant terminée ; les budgets de 2010 et 2011 sont stables. «Mais on n'a pas retrouvé le niveau de 2007», dit Daniel Asselin.

Ce qui n'empêche pas le président d'Épisode, firme-conseil en collecte de fonds, d'être optimiste pour les années à venir. En effet, une véritable culture philanthropique québécoise émerge. «Les religieux et religieuses s'occupaient gratuitement de nos écoles et de nos hôpitaux, et pour les pauvres, on donnait à la quête le dimanche. Ça n'a pas favorisé le développement d'une culture du don», dit M. Asselin.

Et puis, il faut le dire, les porteurs d'eau et faiseurs de familles nombreuses que nous avons été jusqu'au milieu du 20e siècle n'avaient pas d'argent pour la charité. Les francophones catholiques allaient peut-être au ciel, mais ce sont les anglophones qui s'enrichissaient ! Le colossal fonds de dotation de l'Université McGill ne se compare pas à ceux de l'Université de Montréal et de l'Université Laval.

C'est que, fait remarquer M. Asselin, la charité est très chauvine. On donne à ses semblables : les Juifs aux Juifs, les Anglos aux Anglos, etc. Et c'est partout comme ça. La bonne nouvelle, c'est que le baby-boom a commencé à produire des francophones pleins aux as qui renvoient l'ascenseur en créant des fondations.

«C'est très important pour le Québec, quand on sait que les fondations privées ont donné 300 millions de dollars l'an dernier», précise M. Asselin. Ce n'est pas très loin des 500 millions de dollars de dons provenant des entreprises, sur un total de trois milliards de dollars de dons par année pour le Québec (le reste étant donné par les particuliers).

Bel avenir pour les dons de particuliers

Quatre-vingts pour cent (80 %) des dons de particuliers sont faits par les baby-boomers (55 ans et plus). Ce qui est normal : les plus vieux ont plus de moyens. On pourrait s'inquiéter que cette source se tarisse au fur et à mesure que les baby-boomers passeront l'arme à gauche. Mais rassurons-nous ; même si on ne souhaite la mort de personne, la disparition progressive de cette génération surpeuplée représentera une véritable manne pour les organismes sans but lucratif. M. Asselin parle des dons planifiés, du genre «je fais de tel organisme de charité le bénéficiaire de ma police d'assurance vie» et des petites fondations privées que nombre de baby-boomers mettront sur pied. «De plus en plus d'argent viendra des dons planifiés et des fondations privées», prévoit-il.

Autre raison de se réjouir : les jeunes des générations X et Y sont plus sensibilisés à la philanthropie que les baby-boomers à leur âge. Les X et Y sont très individualistes, mais pas égoïstes. Ils n'embrassent cependant pas les mêmes causes que leurs aînés. Alors que ceux-ci tendent à favoriser le secteur de la santé, pour une raison que l'on comprend facilement, les plus jeunes sont très portés sur l'environnement et l'aide internationale.

DONNER À LA HAUTEUR DE SES MOYENS

Budget alloué aux dons par les entreprises en 2011¹

PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

Don moyen : 1 545 $

moins de 1 000 $ 72 %

1 000 $ à 5 000 $ 19 %

5 001 $ à 10 000 $ 3 %

10 001 $ et + 6 %

GRANDES ENTREPRISES

Don moyen : 2,26 M$

moins de 10 000 $ 13 %

100 001 $ à 500 000 $ 30 %

500 001 $ à 1 M $ 23 %

1 000 001 $ à 2,5 M $ 7 %

2 500 001 $ à 5 M $ 10 %

5 000 001 à 10 M $ 7 %

10 M $ et + 10 %

¹ Comme le sondage a été fait en novembre, ces budgets sont proches des montants effectivement versés. Source : Études sur les tendances en philanthropie au Québec en 2012, réalisées par Épisode, firme-conseil en collecte de fonds, auprès de 203 propriétaires de PME, 30 responsables de dons de grandes entreprises et 27 fondations.

7 %

Alors que la majorité des grandes entreprises ont une politique de dons officielle, ce n'est le cas que de 7 % des PME. Elles octroient des dons de façon plus spontanée.

1

Une seule des 203 PME sondées par Épisode disposait d'un système permettant de recevoir des demandes de dons en ligne, par rapport à 37 % des grandes entreprises.

4 140 $

Au Québec, les PME ont octroyé en moyenne une valeur de 4 140 $ en biens et services, soit près de trois fois la valeur moyenne de leurs dons en argent (1 545 $). Il est compréhensible que les PME soient mieux disposées à offrir ce type d'aide, leur budget étant limité. Les grandes entreprises recourent moins à cette stratégie, puisque leurs dons en biens et services ne représentent que 10 % de leurs dons en argent.

QUELQUES EXTRAITS...

«La philanthropie est chauvine : les Juifs donnent aux Juifs, les Chinois donnent aux Chinois, les Grecs donnent aux Grecs, etc. La seule exception, ce sont les Italiens, qui ne donnent pas seulement aux Italiens.»

«Depuis qu'ils sont impliqués dans des affaires de collusions, les ingénieurs et les constructeurs ont cessé de faire des dons pour éviter que l'on ne fasse des liens entre eux et des organisations.»

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