Le fabricant des populaires blocs de construction Mega Brands (Tor., MB, 8,52 $) revient de loin. Plus de deux ans après une recapitalisation coûteuse pour ses actionnaires, la société à la réputation ternie peut reconstruire sa crédibilité en produisant de bons résultats, trimestre après trimestre, disent certains analystes. La prochaine période des fêtes sera un test important pour le fabricant de jouets qui doit encore convaincre les financiers que sa relance est durable.
Neil Linsdell, d'Industrielle Alliance Valeurs mobilières, est de ceux qui croient que Mega Brands a réussi son redressement et passe maintenant en mode relance avec de nouveaux produits sous licence, un meilleur positionnement de ses jouets de construction pour filles et davantage d'espace de rayonnage chez Target et Walmart. « Plusieurs investisseurs préfèrent attendre de voir les résultats des deux prochains trimestres avant de retourner au titre. Ce scepticisme offre aux investisseurs plus audacieux l'occasion d'acheter le titre avant que les ventes de la société ne prennent de l'élan », dit M. Linsdell.
Il y a toutefois une ombre au tableau. Le titre de Mega Brands pourrait s'essouffler à près de 10$, puisque, à partir de 9,94$, les porteurs de ses 243,8 millions de bons de souscription pourront convertir leurs bons en nouvelles actions de Mega Brands, jusqu'en mars 2015.
Si tous les bons sont convertis en actions (à raison de 20 bons pour une action, plus 9,94$), Mega Brands émettra 121 millions de dollars de nouvelles actions. Les sommes récoltées serviront à racheter une débenture émise lors de sa crise de liquidités, en 2010.
Une fois ces nouvelles actions émises, le titre de Mega Brands pourrait s'apprécier davantage, car la progression de ses résultats augmentera son multiple d'évaluation plus près de celui de son industrie, ajoute M. Linsdell. Son cours cible de 10,50$ laisse entrevoir un gain potentiel de 23%.
« L'amélioration graduelle des résultats indique que les dirigeants sont revenus à ce qu'ils savent le mieux faire, lancer des jouets. Plusieurs investisseurs échaudés ne croient pas encore à la relance. Nous sommes patients et, à notre avis, l'action se négocie sous sa juste valeur », dit pour sa part Richard Fortin, gestionnaire de portefeuille chez Bissett Asset Management.
Garrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux, vient de faire passer son cours cible de 8 à 11$, devant les progrès de son plan de redressement et la popularité des jouets de construction. L'analyste prévoit un bond de 67% du bénéfice en 2012 et de 33% en 2013.
Une visite des détaillants révèle aussi que Mega Brands regagne de l'espace de rayonnage chez Target, notamment avec 16 pieds d'espace au lieu de 12 auparavant.
Mega Brands a également plus de produits sur les rayons de Walmart. En prime, sa gamme de construction Hello Kitty pour filles est désormais placées stratégiquement aux côtés de ceux de son concurrent Lego, note M. Johnson.
L'an prochain, Mega Brands devrait profiter du lancement de nouveaux jouets de construction sous licence de marques Barbie et Hot Wheels.
La division papeterie retrouve la rentabilité
Sa division de papeterie et de crayons Rose Art et Board Dudes, qui a retrouvé la rentabilité en 2011, améliore aussi ses ventes depuis cinq trimestres, grâce en partie à plus d'espace de rayonnage chez Target où ses produits sont une option moins chère que ceux de la marque Crayola.
« Les probabilités que l'entreprise montréalaise dépasse les prévisions de revenus et de bénéfices ont beaucoup augmenté », note M. Johnson.
MEGA BRANDS EN CHIFFRES
48 % : Part de ses ventes de ses trois plus importants clients Walmart, Target et Toys R Us
64 % : Part de ses revenus réalisés en Amérique du Nord
500 M$ : Revenus de 2006 que Mega Brands prévoit retrouver en 2014
