Le succès d'une attraction touristique repose sur plusieurs ingrédients indispensables. Il faut s'assurer d'avoir la capacité d'attirer des visiteurs en nombre suffisant, mais aussi savoir se renouveler. Voici des histoires de succès et d'échecs et les leçons à en tirer.
Bota Bota possède tous les éléments pour réussir sur le plan touristique. En plus d'offrir un produit unique au monde et de bénéficier d'une importante clientèle locale, ce spa nordique construit sur un ancien traversier jouit d'une localisation exceptionnelle. Il flotte au coeur de l'attraction la plus visitée du Québec : le Vieux-Port de Montréal.
Certes, il s'agit d'un produit touristique de luxe. De plus, il n'est pas évident deconvaincre la clientèle étrangère, non initiée au concept, de barboter dans les bains chauds puis glacés... Mais la directrice générale, Geneviève Émond, a bel et bien l'intention de faire de son «bébé» une icône touristique montréalaise.
Tourisme Montréal intègre régulièrement une visite de ce spa à l'agenda des journalistes étrangers qui arrivent en ville. «C'est un produit unique qui donne une plus-value à la destination de Montréal. On adore le suggérer aux médias hors Québec, aux organisateurs de congrès ainsi qu'aux touristes en quête de design et de créativité», indique Alexandra Graveline, gestionnaire, relations publiques à Tourisme Montréal. L'année dernière année, plus de 25 journalistes hors Québec ont vécu l'expérience Bota Bota.
Atteindre les 100 000 visiteurs par année
Les résultats se font sentir. «L'impact de ces reportages écrits et télévisés est immédiat sur les réseaux sociaux. Un spa sur un bateau, ça éveille la curiosité des gens», rapporte Geneviève Émond, qui a confiance de voir sa clientèle internationale augmenter au cours de la présente année.
Actuellement, 35 % de la clientèle vient de l'extérieur de Montréal. Un client sur 10 vient de l'extérieur du Québec. En 2012, plus de 40 000 visiteurs ont franchi les portes de ce spa construit au coût de 10 millions de dollars. Soit 66 % de visiteurs de plus qu'en 2011, l'année d'ouverture du spa. «On devrait dépasser les 60 000 visiteurs en 2013», dit Mme Émond.
Bota Bota vise 100 000 visiteurs par année. Un objectif réaliste à condition d'agrandir l'infrastructure actuelle qui compte déjà deux saunas, deux bains de vapeur, deux bains extérieurs et une dizaine de salles de soins.
Des travaux d'agrandissements de 450 000 $ sont justement prévus cet automne, annonce Geneviève Émond. Avec la permission de la Société du Vieux-Port, le spa pourra aménager des cabanas chauffés sur la terre ferme. Ces aménagements, ouverts 10 mois par année, permettront à l'établissement d'augmenter de 40 % la superficie des aires de soins.
La direction prévoit également ajouter un toit sur une partie du quai flottant rattaché au bateau. Cette modification permettra de mieux organiser les aires d'attente et de restauration qui se retrouvent à l'étroit les jours de fort achalandage.
Qualité du personnel
L'espace n'est pas le seul défi du Bota Bota. Il faut maximiser l'exploitation des installations. «Comme dans la plupart des spas, la majorité de la clientèle veut son massage entre midi et 16 heures, le samedi. Il faut trouver des solutions pour attirer la clientèle les autres jours de la semaine», constate la directrice.
Autre défi : «Trouver des massothérapeutes, c'est relativement facile. Trouver les meilleurs sur le marché, c'est autre chose», souligne la propriétaire qui emploie une quarantaine de massothérapeutes autonomes qu'elle paie de 25 à 40 $ l'heure. Au total, Bota Bota emploie une cinquantaine de travailleurs, dont 25 à temps plein. La dizaine d'employés qui assurent le service de restauration relèvent de l'Auberge Saint-Gabriel, concessionnaire alimentaire de l'établissement. «Cette entente permet de mieux me concentrer sur ma force : la gestion d'un spa», dit Mme Émond.
POURQUOI ÇA FONCTIONNE
Le produit est unique.
La localisation, au coeur du Vieux-Montréal, est idéale.
L'entreprise se concentre sur sa force, la gestion d'un spa, et sous-traite les autres services.
Dix attractions québécoises qui attirent plus d'un million de visiteurs par année
1 Vieux-Port de Montréal 6,6 millions, dont 23 % hors Québec
2 Casino de Montréal 6 millions, dont 16 % hors Québec
3 Plaines d'Abraham, Québec 4 millions, dont 30 % hors Québec
4 Casino du Lac-Leamy, Gatineau 2,6 millions, dont 10 % hors Québec
5 Station Tremblant 2 millions, dont 29 % hors Québec
6 Oratoire Saint-Joseph 2 millions, dont 56 % hors Québec
7 Espace pour la vie (Jardin botanique, Biodôme de Montréal et Planétarium) 1,7 million, dont 22 % hors Québec
8 Musée canadien des civilisations, Gatineau 1,2 million, dont 75 % hors Québec
9 Casino de Charlevoix 1 million, dont 8 % hors Québec
10 Parc olympique, qui comprend le Stade, le Centre sportif, la Tour de Montréal et l'Esplanade Financière Sun Life 1 million. Près de 75 % des gens qui visitent la Tour proviennent de l'extérieur de la province.
