Un plafond aux bonus des banquiers ?

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Un plafond aux bonus des banquiers ?

Publié le 21/04/2012 à 00:00

Par Yvan Allaire

Selon le Financial Times du 12 avril 2012, les parlementaires de l'Union européenne s'apprêtent à légiférer pour plafonner le bonus des banquiers à 100 % de leur salaire. Le genre de mesure mal conçue qui mène à des distorsions pires que celles que l'on cherche à corriger.

Le ratio médian entre le bonus et le salaire serait de 122 % pour les pdg de banques sur le territoire européen et de 139 % pour les autres «preneurs de risque», selon la nouvelle terminologie postcrise financière. Dans une institution, il aurait même atteint 429 % pour le pdg et 940 % pour les autres preneurs de risque.

Qu'en est-il au Canada ? Pour les pdg des six grandes banques canadiennes de 1998 à 2010, ce ratio varie de 50 % à 272 % ; il s'établit à 100 % en 2007 et 2008, à 125 % en 2009 et à 200 % en 2010.

Toutefois les résultats les plus surprenants proviennent de la compilation de ce ratio des deux dirigeants les mieux payés (autres que le pdg). Ceux-ci portent des titres comme chef de la direction, marchés des capitaux, ou encore premier vice-président, marchés financiers. Dans leur cas, le rapport entre bonus et salaire a varié de 185 % à 637 % pour la période comprise entre 1998 et 2010. En 2007, 2008 et 2010, le ratio bonus/salaire s'est maintenu à 400 %.

Souhaitons pour eux que les agences de réglementation canadiennes n'adoptent pas des mesures à la sauce européenne en matière de rémunération. Toutefois, la question fondamentale subsiste : comment le système de bonus peut-il inciter ces preneurs de risque à s'engager dans des voies périlleuses pour l'entreprise et éventuellement, compte tenu de leur taille, pour toute la société.

Chez les deux dirigeants les mieux payés après le pdg dans les grandes banques canadiennes, le rapport entre bonus et salaire a varié de 185 à 637 %, entre 1998 et 2010.

Les propos de M. Allaire n'engagent pas l'IGOPP ni son CA, qu'il préside..

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.