Un mandat aux nombreuses contraintes

Publié le 30/10/2010 à 00:00

Un mandat aux nombreuses contraintes

Publié le 30/10/2010 à 00:00

Par Stéphane Rolland

La crise des algues bleues survenue durant l'été 2007 a obligé la municipalité de Mont-Tremblant à construire une usine de traitement des eaux, un projet qui s'est complexifié en raison de l'espace disponible pour l'ériger.

Il s'agit d'un virage à 180 degrés pour Mont-Tremblant. En 2006, la municipalité souhaitait en effet plutôt obtenir une dérogation à l'obligation de filtrer son eau. Elle se proposait d'utiliser un processus de désinfection aux rayons UV et au chlore. La qualité de l'eau du lac Tremblant lui permettait d'obtenir cette dérogation en mars 2007, soit trois mois avant la crise des algues bleues.

Même si le lac Tremblant n'a pas échappé à l'éclosion de cyanobactéries qui ont contaminé plus de 70 plans d'eau au Québec, la qualité de l'eau n'est pas menacée, car le point de contamination est limité et éloigné de l'usine. La municipalité a donc commandé une étude à Axor afin de savoir si elle pouvait n'utiliser que la désinfection, advenant une contamination étendue à toute la surface du lac. La réponse a été négative. La construction d'une usine de traitement des eaux était inévitable.

Deux technologies

Le projet a toutefois dû surmonter des embûches. " Le terrain était coincé entre la rive et la route, ce qui empêchait l'utilisation d'une technologie conventionnelle ", indique Marc-André Desjardins, vice-président de la division Environnement d'Axor, la firme de génie-conseil responsable de la gestion du projet.

Pour contourner cette difficulté, Axor a choisi la technologie de filtration membranaire, qui permet de construire un bâtiment de 400 m², comparativement aux 600 m² nécessaires pour une usine de filtration conventionnelle. La firme a commencé par tester deux technologies différentes de filtration membranaire. " Nous avons effectué les projets pilotes au printemps lorsque l'eau est la plus froide, explique M. Desjardins. Nous voulions profiter du moment où la filtration est la plus difficile pour effectuer nos tests. " C'est la technologie de ZeeWeed 1000 de GE/Zenon qui a été retenue.

Le mandat pour préparer les plans et devis est obtenu par un consortium formé par Axor et Genivar l'hiver suivant. Pour raccorder la nouvelle usine à l'ancienne, on utilisera la prise d'eau existante. L'eau sera dirigée vers la nouvelle usine, où elle sera filtrée. Puis, elle sera acheminée vers l'ancienne usine, où elle sera chlorée avant d'être distribuée dans le réseau municipal.

Pour faire face à la hausse prévue de la consommation d'eau de la population, les systèmes membranaires installés pour un horizon de 10 ans ont une capacité de traitement de 13 000 m³ d'eau par jour. Les installations peuvent toutefois accueillir 19 000 m³, si la Ville installe une membrane plus performante.

La rapidité d'exécution du chantier, qui a pris un an, était une autre préoccupation d'Axor. " Nous étions près d'un hôtel, raconte M. Desjardins. Nous voulions donc éviter les nuisances sonores associées à un tel chantier. Mont-Tremblant étant un secteur de villégiature, nous voulions que la durée de l'exécution des travaux soit la plus courte possible pour ne pas nuire à l'activité touristique. "

8,7 M$

Coût du projet

Chronologie du chantier de l'usine de traitement d'eau

> 19 mars 2007 : La Ville de Mont-Tremblant obtient une dérogation au filtrage de l'eau du lac Tremblant.

> Été 2007 : La contamination du lac aux cyanobactéries force la Ville à revoir ses plans.

> Printemps 2008 : Test de deux technologies de filtration.

> Février 2009 : Le consortium formé d'Axor et de Genivar doit préparer les plans et devis.

> Septembre 2009 : Louisbourg SBC obtient le contrat de construction.

> 15 novembre 2010 : Mise en marché prévue de l'usine.

Les facteurs de succès

> Choisir la technologie membranaire pour adapter la taille des installations à l'espace restreint.

> Former un consortium pour réaliser les travaux.

> Tenir compte de l'augmentation prévue de la consommation d'eau de la population.

> Limiter au maximum la durée des travaux pour ne pas nuire à l'activité touristique.

dossiers@transcontinental.ca

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.