Un festival guidé par une vision claire

Publié le 22/06/2013 à 00:00

Un festival guidé par une vision claire

Publié le 22/06/2013 à 00:00

«En Abitibi, on avait des week-ends culturels, se souvient André Dudemaine. Le Festival du cinéma régional de l'Abitibi diffusait nos films. Mais à Montréal, rien. Et les organismes de lobby n'avaient ni les moyens ni le profil pour s'occuper de culture à plein temps.»

Il s'est associé à Daniel Corvec et Pierre Thibeault pour créer Terres en vues, l'entreprise montréalaise qui, depuis 1991, produit le festival Présence autochtone. L'événement réunit spectacles, expositions d'art visuel, conférences et cinéma autochtones. Il se déroule à Montréal la première semaine d'août.

Selon le dernier comptage officiel, les spectacles sur la scène de la place des Festivals attirent plus de 40 000 personnes. Cette année, Québecor vient de se joindre comme commanditaire de fonds. André Dudemaine et ses deux comparses ont comblé un besoin - celui d'une plateforme pour diffuser les arts autochtones. Mais avant tout, ils ont été guidés par une vision. «On savait que la culture autochtone allait prendre son essor. On croyait en son dynamisme. Et cela, bien avant qu'Elisapie Isaac devienne une vedette mondiale ou que le cinéaste Zacharias Kunuk gagne la Caméra d'or à Cannes.»

Deux ans de bénévolat

Terres en vues a démarré difficilement, en pleine crise d'Oka en 1990. «On entendait les portes se fermer avant même de mettre nos lettres à la poste», raconte M. Dudemaine.

Les deux premières années, ils ont travaillé bénévolement. La première édition a coûté 7 000 $ et a rapporté 7 000 $. «Pas question de faire de déficits. C'était notre règle d'or et on l'a toujours appliquée.»

Terres en vues voyait loin : quand Dudemaine approchait les commanditaires pour le Festival, il parlait aussi de célébrer, en 2001, le tricentenaire de la Grande Paix de Montréal.

En 1995, l'organisme s'est associé au musée Pointe-à-Callière pour produire la programmation des célébrations de ce tricentenaire. En 1995 également, Terres en vues a contribué au projet du Jardin des Premières-Nations.

«Nous étions sortis de la marginalité», dira M. Dudemaine. Vingt ans plus tard, la culture de l'entreprise est demeurée la même : «Nous sommes à la fois fiers et humbles. Fiers quand nous parlons de culture autochtone et humbles, car ici, tous les employés ont les mains dans le plat à vaisselle. Chacun s'occupe du balayage comme des conférences de presse.»

L'organisme compte trois employés à temps plein et dix contractuels. En 2012, le budget de Terres en vues a franchi le seuil du million de dollars.

Depuis que le festival se déroule dans le Quartier des spectacles à Montréal, l'achalandage augmente et le public se diversifie. La durée du festival est passée de 2 à 3, puis à 8 jours.

Commanditaire majeur

Mais le succès coûte cher. «Depuis que nous sommes à la place des Festivals, les coûts ont augmenté en flèche. Il faut payer plus pour la scénographie et l'entreposage», relate M. Dudemaine.

Pour la première fois de son histoire, le festival est menacé de déficit structurel. Il se cherche un présentateur officiel. Voilà quelques années qu'André Dudemaine lorgne Hydro-Québec. «Hydro-Québec est très active sur les territoires autochtones et elle n'a consacré que moins de 1 % de ses commandires culturelles à des projets des Premières Nations», souligne-t-il. Il estime qu'il s'agirait là d' une belle occasion pour la société d'État d'augmenter son soutien.

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