«Transat effectuera une acquisition, mais pas tout de suite» - Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat A.T.

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 31/10/2013 à 08:18

«Transat effectuera une acquisition, mais pas tout de suite» - Jean-Marc Eustache, président et chef de la direction de Transat A.T.

Publié le 02/11/2013 à 00:00, mis à jour le 31/10/2013 à 08:18

Le président et chef de la direction de Transat A.T., Jean-Marc Eustache, était le conférencier du Rendez-vous financier Les Affaires, tenu le 24 octobre à Montréal. Il a répondu aux questions de notre journaliste Martin Jolicoeur.

LES AFFAIRES - Vous êtes toujours en période de restructuration. À mi-parcours, commencez-vous à voir la lumière à l'horizon?

Jean-Marc Eustache - Oui. C'est certain qu'on voit la lumière au bout du tunnel. Même si je n'en ai jamais douté, je vous confirme que nous sommes en train de nous en sortir. Nous en avons vu d'autres. Cela dit, il nous faut encore affronter l'hiver et nous assurer de ne pas terminer cette saison avec une perte comme au cours des quatre précédentes.

L.A. - Vous dites avoir repris le chemin de la rentabilité. Votre encaisse grossira. Est-ce qu'un dividende pourrait réapparaître ?

J.-M.E. - C'est vrai qu'on commence à avoir un peu de cash en banque. Nous n'en avons pas eu pendant un petit bout de temps. [...] On dégage des liquidités et on va continuer d'en dégager. Est-ce que nous pourrions verser un dividende ou un dividende spécial ? Vous savez, en 26 ans, j'ai tout fait. Je suis donc prêt à tout. Nous ne sommes pas fermés à quoi que ce soit. Mais il est encore tôt. On regardera cela en temps et lieu.

L.A. - Est-ce qu'une acquisition est au programme ?

J.-M.E. - Il est clair que nous devons terminer notre phase de restructuration. Et il est clair aussi qu'à partir de 2015, il va falloir que Transat se redéveloppe. Je faisais remarquer à mon équipe récemment que nous n'avons pas fait d'acquisition depuis 2007. Et Transat s'est développée par acquisitions...

L.A. - Vous avez donc une stratégie de croissance qui peut inclure une nouvelle transaction ?

J.-M.E. - C'est sûr. Une ou des acquisitions viendront. Mais pas tout de suite. Aujourd'hui, je pense que la priorité est de remettre l'entreprise sur les rails, faire en sorte qu'elle soit rentable et qu'elle puisse poursuivre ses activités encore plusieurs années à venir.

L.A. - De toutes les mesures entreprises dans le cadre de votre restructuration, laquelle a été la plus importante à vos yeux ?

J.-M.E. - Je ne peux pas en nommer une seule. C'est un ensemble de solutions qui est responsable du succès actuel. Mais notre grande force, c'est le sentiment d'appartenance de nos employés. Ils sont vendus à Transat, ils sont tatoués Transat, ils se défoncent pour Transat. C'est ce qui fait que nous sommes excellents en période de crise, peu importe la crise.

L.A. - Toutes les entreprises ne peuvent se vanter d'une telle harmonie avec leurs employés. Quelle est votre recette ?

J.-M.E. - Je ne sais pas. On leur a toujours dit la vérité. On a toujours tenu les employés dans le coup, au courant de ce que nous vivions. Voilà pourquoi, je crois, nous avons d'excellentes relations avec tous nos syndicats.

L.A. - Au sortir de vos difficultés, vous attendez-vous à ce qu'ils vous réclament un retour d'ascenseur en échange de leurs concessions ?

J.-M.-E. - Oui. Et c'est normal. Il a été établi qu'une partie de leur rémunération est maintenant variable, fondée sur notre performance. Résultat, tous les employés vont toucher un bonus cette année. Quand ils vont renégocier leur convention collective, je suis sûr qu'ils vont redemander ce système.

L.A. - Vous semblez ne pas avoir peur d'Air Canada rouge. C'est vrai ?

J.-M.E. - Attention. Rouge, c'est quand même Air Canada. Et ils sont après nous. Regardez leurs liaisons : Barcelone, Manchester, Istanbul, Venise... Ce sont tous des endroits que nous desservons. Cela dit, je suis habitué à la compétition et je fais mon affaire. J'ai mon produit, j'ai ma clientèle, ça fait des années que je la sers. Je fais le Portugal depuis 26 ans, je fais l'Italie depuis 1988. Tous les Italo-Montréalais savent que je fais Rome depuis ce temps-là. J'ai un bon produit, un bon coût... Que dire : que le meilleur gagne !

L.A. - Vous desservez déjà plusieurs pays d'Amérique latine, des Antilles et d'Europe. Pensez-vous un jour desservir l'Asie ?

J.-M.E. - Nous avons une équipe qui observe sans arrêt les marchés. Est-ce qu'on regarde le marché de l'Asie ? Oui, certainement. Mais ne perdez pas de vue que nous sommes spécialisés dans le loisir. Nous ne sommes pas une compagnie d'affaires. Alors, ce qui nous intéresse est de savoir s'il existe suffisamment de personnes prêtes à prendre l'avion une, deux, cinq fois par semaine pour aller dans un certain pays d'Asie à des fins de loisir. C'est ainsi que nous examinons les choses.

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