Anaïs Laurent et Steve Germain, de Shawinigan, auraient pu troquer leur duplex, qu'ils habitent depuis 12 ans, pour une résidence unifamiliale plus spacieuse. Après tout, ces jeunes quarantenaires, parents de deux ados de 11 et 13 ans, occupent de bons emplois. Elle est gestionnaire pour Tourisme Mauricie, et lui, comptable pour la chaîne de restaurants Subway. Or, ils ont gardé leur duplex... et acheté un triplex.
«C'est un investissement. Compte tenu de ce que rapportent les autres placements, on a préféré investir dans la pierre», dit Anaïs Laurent. Le couple a attendu d'avoir acquitté la moitié de l'hypothèque du duplex pour effectuer cette deuxième transaction immobilière, en mai 2012.
Le couple Laurent-Germain dit avoir payé entre 115 000 $ et 135 000 $ pour le bâtiment, qui compte trois logements de cinq pièces et demie. «C'est dans les prix courants», souligne Céline Ménard, courtier immobilier chez Royal Lepage Shawinigan. Le loyer mensuel de ce type de logement à Shawinigan oscille entre 375 $ et 425 $.
L'an dernier, près de 45 triplex ont été vendus à Shawinigan, dont 16 au centre-ville. «Si le plex est en bon état, bien situé, et qu'il est vendu à un prix raisonnable en fonction de ce que rapportent les loyers, le bâtiment part rapidement», dit Mme Ménard.
Le triplex du couple Laurent-Germain jouit d'une bonne localisation, à l'angle de la 3e rue et de la rue Broadway. Situé à deux rues de la principale artère commerciale du centre-ville, le bâtiment se trouve également près d'un parc municipal qui longe la Saint-Maurice.
Des dizaines de visites
Il aura fallu un an et une dizaine de visites pour que les deux professionnels dénichent enfin ce qu'ils voulaient. «On attendait la meilleure occasion», fait savoir Anaïs Laurent. Le couple avait plusieurs critères. Le plex devait se trouver dans un bon secteur, être en briques, en bon état et abriter des logements de cinq pièces et demie et moins.
Le couple a aussi étudié la possibilité d'acheter un triplex à Trois-Rivières. Préoccupés par la situation économique en Mauricie, Anaïs et Steve se sont demandé s'il n'était pas mieux de favoriser la capitale régionale pour investir dans l'immobilier. Mais le dynamisme du maire de Shawinigan, Michel Angers, qui a mis plusieurs initiatives en oeuvre pour diversifier l'économie de sa municipalité, les a fait changer d'idée. De plus, le couple a calculé qu'il valait mieux privilégier un bâtiment situé à proximité de leur résidence.
Une sage décision, dit Jonathan Saint-Jean, courtier pour Via Capitale Shawinigan. «Acheter un plex est une profession. J'avertis les acheteurs qu'ils doivent s'attendre à recevoir des appels le soir et les week-ends. Ils doivent aussi savoir bricoler pour réparer eux-mêmes certains bris», indique le courtier. Il constate que ce sont souvent de premiers acheteurs qui se laissent séduire par le plex. D'ailleurs, le couple n'aurait jamais investi dans un triplex si Steve Germain n'avait pas eu certains talents de bricoleur. «S'il fallait faire faire toutes les réparations et les rénovations par un entrepreneur, l'investissement ne serait pas rentable», soutient Anaïs Laurent.
Et comment réagissent les enfants ? «On leur explique l'avantage de demeurer dans un plex : ce mode d'habitation permet d'avoir son chez-soi et de bénéficier d'un revenu. Peut-être que nos investissements permettront, un jour, d'acheter une grande maison», dit Anaïs Laurent.
109 821 $ Prix moyen pour un plex de deux à cinq logements à Shawinigan. Il est quatre fois plus élevé à Montréal ! | Source : Fédération des chambres immobilières du Québec
