Tata Steel Minerals face à des défis logistiques

Publié le 07/07/2012 à 00:00

Tata Steel Minerals face à des défis logistiques

Publié le 07/07/2012 à 00:00

Une nouvelle mine de fer sur la Côte-Nord, près de Shefferville, devrait effectuer ses premières livraisons au tournant de 2013. Mais à une condition : que deux concurrents, Tata Steel Minerals et Cliffs Natural Resources, s'entendent sur le partage des équipements et des infrastructures au port.

Les négociations sont en cours entre Tata Steel Minerals et Cliffs, une autre minière de la région, propriétaire du chemin de fer et des installations de transbordement. On est persuadé d'en arriver à une entente.

«C'est notre plus grand défi à l'heure actuelle», relatait Rajesh Sharma, dirigeant de Tata Steel Minerals, lors d'une conférence organisée le 20 juin dernier à Montréal par Les Affaires. Sans solution, c'est 400 millions de dollars de fer qui ne pourront pas être expédiés», a-t-il ajouté.

Cette affaire illustre à quel point la logistique est déterminante pour les projets miniers.

Tata Steel Minerals est une coentreprise formée par la minière canadienne New Millennium et l'aciériste indien Tata Steel. New Millennium détient l'un des plus gros gisements de fer du monde, dans la Fosse du Labrador, site de la future mine. Tata Steel en finance l'exploration et, bientôt, l'exploitation.

Tata Steel et New Millennium collaborent d'ailleurs également à une étude de faisabilité concernant deux autres projets voisins : KéMag au Québec et LabMag à Terre-Neuve. Cet automne, lorsque l'étude de faisabilité sera achevée, ils devront prendre deux autres décisions majeures où la logistique jouera un rôle déterminant.

Ils devront décider lequel des deux projets sera lancé en premier. Lors de la conférence, le président de New Millennium, Dean Journaux, a indiqué que les deux projets présentaient un potentiel semblable - dans les deux cas, il est question de livraisons de 20 millions de tonnes de fer par année et d'un investissement de 4,9 milliards de dollars. Mais, comme les minières souhaitent réduire au maximum leurs dépenses en matière d'énergie dans un marché qui est de plus en plus concurrentiel, les tarifs qu'ils se feront offrir seront un facteur déterminant.

L'enjeu électrique

Le projet LabMag serait alimenté par une ligne électrique de 300 kilomètres appartenant à la Newfoundland and Labrador Hydro, tandis que KéMag le serait par une ligne électrique de 270 kilomètres d'Hydro-Québec en provenance de la centrale Brisay. Qui gagnera ? «Cela dépend du facteur économique des deux projets», a indiqué Dean Journeaux. Il a confirmé qu'il était en pourparlers avec les deux instances.

Chez Hydro-Québec, le président Thierry Vandal a indiqué que le tarif demandé serait environ de 9 cents le kilowattheure pour les projets au Nord du 49e parallèle, ce qui est beaucoup plus élevé que le tarif L consenti aux industriels du sud. Du côté de Terre-Neuve, une porte-parole de la compagnie d'électricité indique que le tarif serait négocié au cas par cas si des entreprises demandaient de l'électricité pour de nouvelles mines.

«Ce n'est pas réglé, a indiqué M. Journeaux lorsqu'on lui a parlé des tarifs d'Hydro-Québec. J'espère qu'on ne sera pas moins bien traité que les autres industriels.»

Train ou «ferroduc» ?

Troisième enjeu logistique : le moyen de transport des mines KéMag ou LabMag vers le port. Alors que le fer de la mine bientôt en exploitation sera transporté par train, on évalue l'option d'un «ferroduc» de 750 kilomètres pour celui des projets de KéMag ou LabMag, car le fer - de type taconite - s'y prête bien, et c'est plus économique. C'est la voie privilégiée par Tata Steel Minerals, et elle devra être validée dans l'étude de faisabilité.

Toutefois, M. Journeaux a laissé entendre lors de la conférence que, maintenant que le Canadien National étudie un projet de chemin de fer multi-usager, cette solution pourrait être elle aussi avantageuse. «C'est une option, car plus les utilisateurs sont nombreux, plus il y a de volume et moins le coût à la tonne est élevé.»

Ce qui est clair, c'est que Tata Steel Minerals cherche à arriver le plus rapidement possible au marché, et ce, aux coûts les plus bas.

Selon Rajesh Sharma, «il y a de 150 à 200 milliards [de dollars] de projets sur la planète, et il est certain que tous ne verront pas le jour. C'est pourquoi il faut agir vite, avec des coûts concurrentiels, un processus d'évaluation gouvernementale rapide, du soutien gouvernemental pour les infrastructures et de la stabilité dans les politiques».

Le grand avantage du Canada, selon lui, est sa réglementation claire.

600 M$

Montant des investissements actuels de Tata Steel au Québec

Tata Steel Minerals doit s'entendre avec Cliffs

Cliffs Natural Resources est propriétaire d'une partie du chemin de fer (en rouge) et des installations de transbordement, au sud, à Sept-Îles, qui permettront à Tata Steel Minerals d'envoyer le fer extrait d'un des plus importants gisements du monde. Des négociations sont en cours, dit-on du côté de Tata Steel.

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