Six titres, six bougies d'allumage

Publié le 23/06/2012 à 00:00, mis à jour le 26/06/2012 à 11:04

Six titres, six bougies d'allumage

Publié le 23/06/2012 à 00:00, mis à jour le 26/06/2012 à 11:04

Dans l'évolution de chaque entreprise, certains événements peuvent donner un nouvel élan à son titre. Il peut s'agir de changements à la haute direction, d'un virage stratégique ou encore d'une acquisition. Nous vous présentons six cas d'entreprises en précisant l'élément déclencheur qui confère à leur action un potentiel d'appréciation.

ATS AUTOMATION TOOLING SYSTEMS

Tor, ATS, 8,13 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en mars 2013 : 14,0 x

Recommandations des analystes : 5 acheter, 3 conserver, 1 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 10,66 $

Rendement potentiel : 31,1 % (Bloomberg)

La bougie ?

Divorce du solaire

Le spécialiste mondial de l'automatisation des processus de fabrication tourne enfin la page sur son aventure solaire, avec la vente imminente de Photowatt Ontario et la faillite de sa filiale Photowatt France.

Il y a un an, ATS Automation aurait bien aimé vendre ses filiales à fort prix, mais la déconfiture de l'industrie solaire l'en a empêchée.

L'entreprise de Cambridge (Ontario) peut donc désormais concentrer tout son capital et ses efforts à faire croître et à relever la rentabilité de son activité principale, explique Geoff MacDonald, coprésident de Gestion de patrimoine EdgePoint.

D'ailleurs, le carnet de commandes d'ATS a bondi de 29 % depuis un an, pour atteindre un record de 382 millions de dollars au 31 mars 2012, bien que l'Europe lui procure un peu moins du tiers de ses revenus.

«Maintenant qu'ATS est libérée du boulet de ses activités solaires, l'entreprise pourra tirer profit de son encaisse de 93,3 M$ pour réaliser des acquisitions de plus grande envergure», prévoit Neil Linsdell, de Partenaires Versant.

«ATS pourrait ajouter 250 M$ à ses revenus par acquisition sans s'endetter davantage. Cela ajouterait 2 à 2,50 $ à notre cours cible actuel de 11,50 $», estime pour sa part Mark Neville, de Banque Scotia. ATS vise notamment le marché de la stérilisation et des emballages médicaux, de même que celui de l'aérospatiale.

Cherilyn Radbourne, de Valeurs mobilières TD, se tient prête à faire passer son cours cible de 11 à 12 $ si ATS concluait de nouvelles transactions, en raison de l'intégration réussie de ses deux derniers achats, Sortimat en 2010 et ATW en 2011.

Le bond de 26 % du titre d'ATS depuis le début de 2012 reflète déjà le soulagement des investisseurs envers le divorce du solaire, mais il ne donne pas encore pleinement crédit à la société pour l'amélioration durable de ses marges, étant donné son passé en dents de scie, évoque M. MacDonald.

ATS est dirigée depuis 2008 par le redresseur réputé Anthony Caputo, un ex-cadre de Spar Aérospatiale et de son acquéreur américain L-3 Communications. M. Caputo vise à faire passer les marges d'exploitation de 9,3 % (en mars 2012) à 15 % au cours des prochaines années, et ce, en redressant les entreprises acquises, en offrant plus de solutions intégrées de fabrication que de simples équipements et en diversifiant sa clientèle.

CONSTELLATION SOFTWARE

Tor., CSU, 90,51 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en 2013 : 12,6 x

Recommandations des analystes : 4 acheter, 3 conserver, 1 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 103,57 $

Rendement potentiel : 14,4 % (Bloomberg)

La bougie ?

De nouveau en mode acquisition

Maintenant que le fournisseur de logiciels de gestion n'est plus à vendre, les analystes s'attendent à ce que l'entreprise ontarienne revienne à sa cadence habituelle d'acquisitions, tout en continuant à verser environ 20 % de ses bénéfices en dividendes.

En janvier 2012, Constellation a mis fin à dix mois d'examen stratégique. Sa mise en vente aurait permis à deux de ses principaux actionnaires, la Caisse de retraite des employés municipaux de l'Ontario (Omers) et Birch Hill Capital, de vendre leurs actions.

Constellation a choisi en janvier de doubler son dividende annuel de 2 à 4 $ par action, soit environ 40 % de ses flux d'exploitation.

Paul Treiber, de RBC Marchés des Capitaux, estime que l'entreprise a les moyens de réaliser 100 millions de dollars d'acquisitions par année et ainsi de doubler ses revenus d'ici cinq ans.

Thanos Moschopoulos, de BMO, mise plutôt sur un rythme annuel de 60 M$ par année. «L'entreprise a signé plus de lettres d'intention au premier trimestre qu'au cours des cinq précédents», précise M. Moschopoulos.

Constellation, dont les logiciels facilitent la gestion quotidienne de concessionnaires automobiles, de gouvernements municipaux ou encore des clubs de golf, par exemple, est un acquéreur en série. Depuis 1995 en effet, l'entreprise a acquis 155 petits fournisseurs de logiciels spécialisés, par des transactions oscillant entre 3 et 40 M$ chacune.

Une fois ses logiciels installés, leur mise à niveau procure à la société des flux de trésorerie excédentaires annuels d'environ 130 M$, que Constellation peut ensuite réinvestir dans de nouvelles acquisitions. Ainsi, 54 % de ses revenus sont récurrents.

Seule ombre au tableau : Omers et Birch Hill vendent encore de leurs actions, ce qui affaiblit le cours de Constellation à court terme. Une fois que ces investisseurs auront vendu les actions qu'ils désirent vendre, le plus grand nombre d'actions en circulation libre facilitera la négociation du titre.

BROOKFIELD ASSET MANAGEMENT

Tor., BAM, 32,68 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en 2013 : 12,1 x

Recommandations des analystes : 11 acheter, 0 conserver, 0 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 37,98 $

Rendement potentiel : 16,2 % (Bloomberg)

La bougie ?

Met en valeur ses actifs

La société de portefeuille, issue de la branche montréalaise de la famille Bronfman, se réorganise pour mieux mettre en valeur ses filiales en Bourse et ainsi leur donner de nouveaux moyens d'accroître leurs actifs.

Brookfield Asset Management (BAM) contrôle en effet les destinées de Brookfield Renewable Energy Partners (Tor., BEP.UN, 26,98 $), de Brookfield Infrastructure Partners (Tor., NY, BIP, 33,13 $) et bientôt de Brookfield Property Partners. Il s'agit de filiales qu'elle a mises sur pied et dans lesquelles elle a placé ses actifs mondiaux de 150 milliards de dollars américains et qui proviennent de l'énergie renouvelable, des infrastructures et de l'immobilier.

Brookfield Property Partners, regroupera la majorité des actifs immobiliers totalisant 72 G$ US de BAM et deviendra ainsi sa principale entité d'investissement mondial dans l'immobilier commercial, en Bourse. D'ici la fin de 2012, BAM distribuera à ses propres actionnaires 10 % des actions de Brookfield Property Partners, dont le symbole sera BPY.

BAM avait procédé de cette manière en regroupant toutes ses infrastructures dans Brookfield Infrastructure Partners, en 2008. En novembre 2011, BAM avait aussi mis en commun tous ses actifs d'énergie renouvelable dans Brookfield Renewable Energy.

En mettant en relief la valeur des actifs dans des entités de plus grande envergure en Bourse, BAM espère aussi que le cours de sa propre action se rapprochera de la valeur d'actif net de tous ses investissements.

Plus ses filiales grossissent, plus les honoraires de gestion qu'elles versent à BAM pour ses services augmentent et deviennent une source de revenus à laquelle les investisseurs accorderont plus de valeur au fil du temps, estime Michael Goldberg, de Valeurs mobilières Desjardins.

La société mère repère les occasions d'acquisition et conseille aussi ses filiales sur la structure de financement de leurs actifs.

«En simplifiant sa structure et en créant de plus grandes sociétés ouvertes dans ses trois spécialités, BAM et ses filiales pourront viser des acquisitions de plus grande envergure», croit Bert Powell, de BMO Marchés des capitaux.

Cet analyste juge BAM bien placée pour profiter de l'éventuelle reprise du secteur immobilier aux États-Unis, où elle possède des immeubles à bureau et des centres commerciaux, ainsi que pour sauter sur les occasions d'acquisition que la crise en Europe suscitera.

MÉTAUX RUSSEL

Tor., RUS, 24,62 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en 2013 : 12,5 x

Recommandations des analystes : 2 acheter, 5 conserver, 1 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 28,14 $

Rendement potentiel : 14,3 % (Bloomberg)

La bougie ?

Des fonds frais pour acquérir

L'émission en avril de 300 millions de dollars de billets non garantis par le distributeur d'acier torontois ouvre vraisemblablement la voie à des acquisitions ou à d'autres investissements, croit Jason Granger, de BMO Marchés des capitaux.

«Avec 110 M$ de capital frais dans ses poches, une fois certaines autres dettes remboursées, Métaux Russel pourrait aisément réaliser 300 M$ d'acquisitions ou d'investissement, sans recourir à la Bourse», indique cet analyste.

En février, les dirigeants avaient estimé que Métaux Russel pouvait dégager 400 M$ de capital excédentaire de son exploitation au cours des deux prochaines années pour boucler des transactions de 50 à 250 M$ chacune, au Canada ou aux États-Unis. Russel vise des centres de distribution qui occupent la première ou la deuxième place de leur marché, hors des grands centres urbains.

«Chaque tranche d'acquisition de 100 M$ ajouterait 15 M$ à son bénéfice avant intérêts et impôts ou 8 à 10 % au bénéfice par action», précise l'analyste Sara O'Brien, de RBC Marchés des Capitaux.

Déjà, Métaux Russel a acquis le 24 mai un centre albertain de distribution de métaux pour 30 M$ ainsi que l'entreprise de transformation au laser des métaux Siemens Laserworks, de Saskatoon, le 1er mai, pour 27,5 M$.

À court terme, Métaux Russel pourrait souffrir d'une nouvelle hausse des stocks d'acier et du plafonnement des prix, en raison de la prudence dont font preuve les acheteurs.

La société ayant tiré une leçon de la chute de 40 % de ses expéditions lors de la crise de 2008-2009, elle gère avec plus de prudence. «Son titre serait de nouveau attrayant si son cours fléchissait sous la barre des 24 $», explique Paul D'Amico, de Valeurs mobilières TD.

La société vient d'augmenter son dividende annuel de 17 %, mais il est encore inférieur (1,20 $) à ce qu'il était avant la crise de 2008 (1,80 $).

Métaux Russel a comme politique de distribuer 80 % de son bénéfice annuel en dividendes.

RITCHIE BROS. AUCTIONEERS

Tor., RBA, 20,53 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en 2013 : 21,8

Recommandations des analystes : 6 acheter, 11 conserver, 1 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 24,70 $

Rendement potentiel : 20,3 % (Bloomberg

La bougie ?

L'achat d'AssetNation

Le principal encanteur industriel du monde, Ritchie Bros. Auctioneers, de Vancouver, vient de faire une acquisition mineure, mais prometteuse. L'achat de la société texane AssetNation pour 64 millions de dollars américains comptants permettra à Ritchie de percer le créneau de la liquidation en ligne d'équipements industriels usagés, sans intermédiaire.

«Cette acquisition est un moyen peu risqué dont Ritchie se sert pour accroître ses parts de marché et rejoindre les acheteurs et les vendeurs d'équipements qui ne participent pas aux enchères de Ritchie», dit Yuri Lynk, analyste chez Canaccord Genuity.

Les clients d'AssetNation sont complémentaires à ceux de Ritchie, notamment dans les domaines de l'énergie, de la gestion de flottes de véhicules et des distributeurs.

Ritchie pourrait diriger ses nombreux contacts vers les divers sites mondiaux de vente en ligne d'AssetNation, pour les pièces d'équipement impossibles à déplacer sur les sites d'enchères par exemple.

AssetNation permet aussi à Walmart de vendre des étagères ou chariots élévateurs dont elle n'a plus besoin et à des assureurs d'écouler de la machinerie lourde abîmée. AssetNation estime que 100 000 acheteurs et vendeurs négocient sur ses sites et réalisent des transactions annuelles d'environ 100 M$ US. Ritchie compte aussi intégrer la technologie de vente en ligne, qu'AssetNation a mis 10 ans à perfectionner, pour offrir des services transactionnels.

ONEX CORP.

Tor., OCX, 39,35 $ (au 18 juin 2012)

Cours/bénéfice prévu en mars 2013 : 37,2 x

Recommandations des analystes :

4 acheter, 4 conserver, 1 vendre

Cours cible moyen d'ici un an : 43,89 $

Rendement potentiel : 11,6 % (Bloomberg)

La bougie ?

Des liquidités à investir

La société d'investissement du financier torontois Gerald Schwartz pourrait se faire plus active côté transactions et mettre ainsi son important capital au travail. Quelque 30 % de sa valeur d'actif net dort en encaisse, indique Jason Bilodeau, de Valeurs mobilières TD.

En outre, les occasions de transaction n'ont pas été aussi nombreuses depuis la crise financière, ont récemment confié les dirigeants d'Onex aux analystes financiers, lors de la publication de ses résultats trimestriels.

Onex souhaite particulièrement mettre la main sur des divisions dont d'autres entreprises veulent se défaire, dit Bert Powell, de BMO Marchés des capitaux. Les sociétés en Bourse utilisent l'essaimage de divisions afin de donner du rendement à leurs propres actionnaires, et ce, à un moment où l'économie ralentit et où la Bourse vivote.

À la fin d'avril, Onex avait accès à 2,5 milliards de dollars américains de capital de partenaires qui investissent dans ses fonds, en plus de ses propres liquidités de 1,38 G$ US, précise Scott Chan, de la firme Canaccord Genuity.

Paul Holden, de CIBC Marchés mondiaux, mentionne même deux possibilités : la filiale de revêtements automobiles de l'américaine DuPont Co. (NY, DD) ou encore la division de gestion de documents de l'australienne Brambles (ASX, AU), évaluée à 2 G$ US.

Quand Onex réalise des investissements, la société obtient non seulement un rendement sur son capital investi, mais aussi des honoraires de gestion.

dominique.beauchamp@tc.tc

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