La hausse du coût des régimes d'assurance collective résulte principalement de facteurs incontrôlables, comme le vieillissement de la population. Les entreprises peuvent cependant adopter différentes mesures pour freiner l'explosion des coûts.

Voici les recommandations des experts.

1 Instaurer un programme de mieux-être

Les spécialistes recommandent d'abord d'implanter un programme de mieux-être en milieu de travail.

Autrement dit, promouvoir auprès des employés des habitudes préventives : saine alimentation, exercice physique, dépistage des maladies, etc. L'instauration d'un tel programme accroît les coûts du régime à court terme, mais les réduit à moyen terme.

Les recherches démontrent que la consommation de médicaments commence à augmenter vers le milieu de la quarantaine. Or, le problème croissant de l'obésité chez les jeunes risque fort de forcer la prise de médicaments plus tôt et, par conséquent, de faire exploser le coût des régimes si aucune mesure préventive n'est prise.

" Les jeunes d'aujourd'hui sont plus sédentaires et il y a de fortes probabilités qu'ils commenceront à prendre des médicaments plus tôt que les baby-boomers ", dit Jacques Hébert, vice-président d'Aon Conseil.

Le problème est tel que le Bureau de normalisation du Québec et le Groupe de promotion pour la prévention de la santé, un regroupement d'entreprises, ont récemment lancé la certification " Entreprise en santé " pour encourager les initiatives dans ce domaine.

Après la qualité totale, l'amélioration continue et la réingénierie des processus d'affaires, la productivité des entreprises passe maintenant par la santé de leurs employés.

2 Prévenir les maladies chroniques

En complément à cette solution, les employeurs peuvent implanter un programme de prévention et de traitement des maladies chroniques.

À eux seuls, les problèmes de tension artérielle, de cholestérol et de diabète occasionnent près de 30 % des dépenses en médicaments. Et pourtant, de simples changements dans le mode de vie peuvent avoir un effet très positif.

3 Offrir un compte de gestion santé

Le compte de gestion santé gagne en popularité dans les entreprises.

Il s'agit d'allouer à chaque employé un montant fixe, par exemple de 750 $ par année, dont il pourra disposer presque à sa guise pour payer le dentiste, l'optométriste, le massothérapeute, l'abonnement au gym, une chirurgie non couverte par le régime public, etc.

" Comme le montant est fixe, l'employeur contrôle ses coûts et limite son risque ", dit Nathalie Gingras, associée de Normandin Beaudry.

4 Favoriser les médicaments génériques

Les entreprises peuvent également favoriser l'utilisation des médicaments génériques, soit par la sensibilisation des employés, soit par la contrainte (l'entreprise ne rembourse que le prix du médicament générique, quand il y en a un).

Toutefois, même si le taux d'utilisation des génériques est plus faible au Québec qu'ailleurs au Canada (32 % contre 47 %), certains experts croient que les économies générées par cette mesure sont faibles.

5 Augmenter la franchise

L'augmentation de la franchise, c'est-à-dire la part des dépenses que doit assumer l'employé, constitue une autre solution, tout comme l'abaissement des plafonds annuels de remboursement.

Dans cet ordre d'idées, l'employeur peut rembourser une part plus importante d'un médicament générique que d'un médicament d'origine pour inciter l'employé à demander la version générique du médicament à son pharmacien. Cette mesure risque toutefois d'être moins appréciée du personnel.

6 Sensibiliser ses employés

La sensibilisation est la clé : les entreprises doivent expliquer aux employés que leur régime d'assurance collective est menacé si rien n'est fait. Ceux-ci peuvent apporter leur contribution en se comportant en consommateurs avertis lorsqu'ils achètent des médicaments.

( CHIFFRES CLÉS )

698 $ : Frais annuels de médicaments par demandeur en 2008. ESI prévoit qu'ils atteindront 1 185 $ en 2018.

5 % : Hausse des frais de médicaments de 2007 à 2008 au Canada (6,7 % au Québec). Le taux de croissance annuelle diminue toutefois depuis 2003.

Source : ESI Canada