Shoppers vendue, où réinvestir ses liquidités ?

Publié le 20/07/2013 à 00:00

Shoppers vendue, où réinvestir ses liquidités ?

Publié le 20/07/2013 à 00:00

Les actionnaires de Shoppers auront un petit pactole à réinvestir après l'acquisition de la chaîne de pharmacies par Loblaw. Comment devraient-ils réallouer ce capital ? Les Affaires a posé la question à quatre gestionnaires de portefeuille qui détiennent des actions de Shoppers Drug Mart.

Surpris comme tout le monde par l'acquisition de Shoppers, les gestionnaires interrogés lèvent leur chapeau à Loblaw. Assez pour qu'ils envisagent de conserver les actions offertes... tout en étudiant d'autres possibilités.

«Un investisseur qui n'a pas d'épicier dans son portefeuille pourrait très bien poursuivre avec Loblaw», suggère Barry Schwartz, vice-président de Baskin Financial Services. La transaction est «très positive pour les actionnaires de Loblaw», puisqu'elle leur permettra de profiter des bonnes perspectives à long terme de Shoppers.

Selon Don Reed, gestionnaire principal du Fonds canadien d'actions Templeton, la transaction est «brillante». «C'est une stratégie très intelligente pour concurrencer Walmart et Target.» Shoppers apporte une marque très forte et une expertise en pharmacie, en plus d'accroître significativement le pouvoir d'achat de Loblaw. M. Reed, actionnaire de Loblaw et de George Weston, société mère de Loblaw, surveillera la progression du titre de l'épicier, mais opterait pour un paiement 100 % en actions s'il avait à trancher maintenant.

De son côté, Stephen Gauthier, chef des investissements chez Fin-XO Valeurs mobilières, préfère prendre le temps de bien étudier Loblaw avant de troquer ses actions de Shoppers contre celle de l'épicier, même s'il estime que l'achat de la chaîne de pharmacies sera «très, très rentable». Il portera une attention particulière au rendement du capital, qui était déficient, mais qui s'est amélioré récemment, notamment grâce à la vente de la division immobilière.

Remplacer Shoppers par Jean Coutu ?

Stephen Gauthier pourrait se tourner vers Jean Coutu, dont le titre se négocie «peut-être à une légère prime, mais sans être vraiment cher». S'il y investit, ce sera pour la bonne rentabilité et la gestion du capital [améliorée par les rachats d'actions et l'augmentation du dividende]. «Une transaction avec Metro aurait du sens, mais je n'achèterais pas sur des spéculations.»

Pour John Schwinghamer, gestionnaire chez ScotiaMcLeod, Jean Coutu est «d'excellente qualité», mais trop cher. En fait, le gestionnaire voit peu d'occasions actuellement. «Des 42 titres canadiens qui répondent à mes critères, aucun n'est un achat en ce moment.»

Barry Schwartz, de Baskin Financial, juge de son côté Jean Coutu richement évaluée puisque la chaîne est «nichée et régionale». «Shoppers est vraiment plus intéressante.»

Empire comme autre choix

M. Schwartz optera plutôt pour Empire, dont il est déjà actionnaire. «C'est une merveilleuse entreprise, très bien gérée.» Avec l'achat de Safeway et la vente d'activités secondaires comme les cinémas, le propriétaire de Sobeys/IGA se concentrera sur l'alimentation, ce qui devrait bonifier son évaluation, croit le gestionnaire.

Don Reed apprécie également l'acquisition de Safeway, qui devrait générer de bonnes synergies. «Les dirigeants d'Empire sont de très bons exploitants», dit-il, préférant analyser plus à fond l'entreprise avant de se prononcer sur son évaluation.

Un oeil sur les États-Unis

Pour maintenir une participation dans le créneau des pharmacies, les gestionnaires interrogés analysent présentement des titres américains, dont les leaders Walgreen et CVS. «Avec le vieillissement de la population et la croissance des prescriptions, il faut avoir une exposition à ce secteur. Puisque les possibilités sont limitées au Canada, nous aiguiserons nos crayons et regarderons du côté des États-Unis», dit Barry Schwartz.

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.