George Cope, le président de BCE (Tor., BCE, 42,73 $) a bien raison de pester contre le rejet de son projet d'achat d'Astral Media (Tor., ACM.A, 39,12 $), car il nuira à la hausse régulière de son dividende.
«Un rejet par le CRTC ne faisait pas partie des calculs de BCE. Ses dirigeants avaient indiqué que l'achat d'Astral avait contribué à la hausse hâtive de 0,10 $ par action du dividende en août», fait valoir Neeraj Monga, de Veritas Research.
En conséquence, l'analyste conseille de vendre l'action de BCE, qui ne vaut pas plus de 41 $, à son avis.
Sans les flux de trésorerie de 125 M$ d'Astral, BCE aura du mal à augmenter son dividende davantage d'ici 12 mois, à moins de hausser la part déjà élevée des bénéfices qu'elle distribue aux actionnaires. L'action de BCE a beaucoup profité de son dividende de 5,3 % et de la perception qu'il augmenterait année après année. Avec 125 M$ de flux en moins et des frais de résiliation de 150 M$ à verser à Astral, il lui sera plus difficile de l'augmenter.
L'achat d'Astral aurait aussi diminué la proportion des dépenses en capital de BCE par rapport à ses revenus à 16 %, un ratio jugé rassurant pour ses actionnaires. Astral aurait apporté des revenus d'un milliard alors qu'elle dépense seulement 60 M$ en immobilisations.
Or, BCE doit déployer plus rapidement son nouveau service de télévision IP, dont le taux de pénétration chez ses clients n'est que de 7 %.
«La pression de ces dépenses deviendra plus visible l'an prochain, au moment où BCE paiera aussi plus d'impôts et renflouera ses caisses de retraite, explique M. Monga. Ces dépenses en capital nuiront à ses marges à mesure que BCE ajoutera des abonnés à son service de télévision IP. Les bénéfices d'Astral ne pourront plus atténuer ces pressions.»