Rester au Bangladesh, si...

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Rester au Bangladesh, si...

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Depuis l'effondrement d'un l'immeuble du secteur textile qui a fait plus de 700 morts au Bangladesh, les consommateurs canadiens ont appris avec horreur que leurs t-shirts pouvaient être sales. Mais il n'est pas question pour l'industrie du vêtement de quitter le pays.

«Nous contribuons à réduire la pauvreté au Bangladesh», affirme Bob Kirke, président de la Fédération canadienne du vêtement. La pauvreté dans ce pays du sous-continent indien a diminué cinq fois plus au cours des 10 dernières années que lors des 10 années précédentes, selon un récent rapport de la Banque mondiale.

Par contre, l'industrie textile peut faire plus pour aider le pays à augmenter ses normes de sécurité, croit Kevin Thomas, porte-parole de l'ONG Maquila Solidarity Network. Il énumère quatre gestes :

1. Financer des inspections indépendantes de bâtiments ;

2. Publier ces rapports d'inspection ;

3. Former employés et gestionnaires en matière de sécurité ;

4. Adhérer à un mécanisme d'arbitrage en cas de conflit.

Ces conditions font partie d'une entente à laquelle ont adhéré le manufacturier américain PVH (Calvin Klein et Tommy Hilfiger) et le détaillant allemand Tchibo Group, dit M. Thomas. L'entente doit être ratifiée d'ici le 15 mai, mais il faudra au moins deux autres signataires - question de masse critique, précise M. Thomas.

Ce dernier a indiqué à Les Affaires qu'il a bon espoir que le détaillant canadien Loblaw adhérera à l'entente.

Loblaw fait partie des entreprises qui ont fait fabriquer des vêtements dans l'immeuble effondré. Elle s'est engagée à indemniser les familles des victimes et à revoir le normes dans les 47 usines du Bangladesh où elle fait affaire. Elle a indiqué aux médias qu'elle examinerait l'entente.

Gildan, un autre acteur canadien important, a procédé autrement : il a acheté sa propre usine de fabrication de t-shirts en 2010 et l'a fait rénover au coût de 1 million de dollars selon «des critères stricts de sécurité», dit la porte-parole de l'entreprise, Geneviève Gosselin. L'entreprise montréalaise emploie 2 000 personnes dans cette usine.

Gildan procède à des exercices d'évacuation en cas d'incendie tous les deux mois. «On veut dormir la nuit», dit Mme Gosselin.

Ottawa pourrait faire pression

Bob Kirke mentionne que le gouvernement fédéral, lui aussi, pourrait contribuer à l'amélioration des conditions de travail au Bangladesh, en faisant pression sur l'État.

En effet, c'est parce que le gouvernement canadien accorde une exemption de droits de douane aux produits du textile provenant du Bangladesh que tant de détaillants et manufacturiers canadiens sont présents là-bas. Accordé en 2003 au nom d'un soutien à la croissance, ce traitement de faveur signifie un rabais de 18 % pour les acheteurs canadiens. Or, cette exemption vient à échéance l'an prochain...

1 G$

Le Canada a importé pour 1 milliard de dollars de vêtements du Bangladesh en 2012.

Source : Gouvernement du Canada

1 370

Gildan a donné 1 370 heures de formation en santé et sécurité au travail à son usine du Bangladesh en 2012.

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