Réduire ses émissions de CO2 pour être plus compétitif

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Réduire ses émissions de CO2 pour être plus compétitif

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Étant aux prises avec un marché immobilier difficile aux États-Unis, le fabricant de ciment Lafarge Canada entrevoit malgré tout l'avenir avec un certain optimisme.

Sentant une reprise économique se pointer le bout du nez aux États-Unis, le fabricant de ciment et d'asphalte Lafarge se prépare à augmenter ses prix en 2013, même si le marché demeure fragile.

«La reprise américaine est lente, mais sentie. De plus, de gros projets sont en chantier au Canada, comme le Centre universitaire de santé McGill, ce qui stimule la demande de ciment», explique le président et directeur général de Lafarge Est du Canada, Bob Cartmel.

Ce dernier précise que Lafarge investit constamment dans l'amélioration de l'automatisation de sa chaîne de production. «De plus, nous améliorons l'efficacité énergétique de nos fours. Cela nous permet de réduire à la fois nos coûts et notre empreinte environnementale», dit-il. La productivité s'en trouve accrue.

Le groupe européen Lafarge, propriétaire de Lafarge Canada, affirme avoir consacré 116 millions d'euros (environ 152 M$) «à l'innovation de produit et à l'amélioration de sa performance industrielle» en 2012, notamment en valorisant des déchets qui étaient destinés au dépotoir. L'entreprise précise avoir investi 40 M$ dans la modernisation de ses installations québécoises au cours des cinq dernières années.

Priorité aux combustibles alternatifs et à la biomasse

Lafarge utilise un pourcentage grandissant de déchets industriels ou municipaux et de biomasse comme combustibles afin de chauffer ses fours jusqu'à des températures de 1 450 oC. En 2012, la société a ainsi réduit de 14 % sa consommation de combustibles fossiles. L'entreprise souhaite que les combustibles alternatifs et la biomasse comblent 50 % de ses besoins d'ici 2020.

«Lafarge prend ses engagements environnementaux très au sérieux. Nous travaillons constamment à augmenter l'impact positif de nos produits sur l'environnement dans les municipalités, villes et communautés où nous possédons des usines. Toutefois, ces investissements ont un prix», soutient M. Cartmel.

C'est pourquoi Lafarge souhaite relever ses tarifs en 2013, après trois années consécutives de baisse. Le dirigeant ne peut toutefois pas expliquer ce qui se passera si les concurrents de Lafarge refusent d'emboîter le pas.

«La production de ciment réalisée au Québec et en Ontario est surtout destinée à être exportée aux États-Unis. La crise financière et immobilière qui a frappé le pays ces dernières années a été très difficile pour nos activités canadiennes. De plus, la vigueur du dollar canadien par rapport à la devise américaine a incité de nombreux clients à se tourner vers d'autres sources d'approvisionnement», explique M. Cartmel.

L'entreprise veut donc miser sur la réduction de son empreinte environnementale pour conserver sa clientèle.

L'analyste Jawahar Hingorani, de S&P Capital IQ, écrit dans une note à ses clients que les initiatives de réduction des coûts et de désendettement de Lafarge commencent à porter leurs fruits. Il précise toutefois que la volonté de l'entreprise de relever ses prix pourrait se buter aux lois du marché : «Lafarge n'est pas à l'abri d'une guerre de prix, particulièrement dans les marchés émergents où l'industrie est en surcapacité», écrit-il.

De son côté, Elodie Rall, de JP Morgan, estime qu'une hausse des prix ne suffira pas à compenser certaines faiblesses du marché européen et l'incertitude au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

Lafarge compte environ 65 000 employés dans 64 pays, dont 200 dans la région montréalaise.

24,7 %

Lafarge a réduit de 24,7 % ses émissions de CO2 par tonne de ciment produite en 2012 par rapport à 1990.

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