Les nombreux chantiers d'infrastructure qui démarreront sous peu représentent autant d'occasions d'investir de nouveaux marchés pour les entreprises québécoises. C'est le pari qu'a fait, et gagné, Soudo Technic. Cette PME de Sept-Îles a obtenu un contrat d'un million de dollars pour fabriquer et installer un pont temporaire en acier dans le cadre de la construction du complexe hydroélectrique La Romaine.
Jusqu'à l'automne dernier, Soudo Technic faisait dans la réparation de wagons de chemin de fer. " Nos affaires dépendaient du secteur minier, qui n'a pas été épargné par la crise économique. Le ralentissement des activités des sociétés minières nous a d'ailleurs forcé à effectuer des mises à pied. Le personnel est passé de 68 à une quarantaine d'employés ", explique Maurice Garant, pdg de l'entreprise fondée en 1986.
Comme dans la plupart des projets d'importance qu'elle mène, Hydro-Québec réserve des appels d'offres à des entrepreneurs régionaux. Le premier contrat exclusivement régional de la centrale La Romaine visait la fourniture d'acier pour un pont temporaire.
" Nous travaillions déjà les métaux avant de nous lancer dans la fabrication de poutres d'acier et d'autres pièces. La possibilité de développer un nouveau marché nous paraissait attrayante. Nous nous sommes entourés de sous-traitants compétents et nous avons soumis une proposition qui a été retenue ", raconte Maurice Garant.
M. Garant ne le cache pas : Soudo Technic tentera de répéter cette première expérience, que ce soit sur la CôteNord ou à l'extérieur de la région. " C'est un nouveau marché qui nous permet de diversifier nos activités. C'était une trop belle occasion pour la rater. Il y a de bonnes expertises, ici, sur la Côte-Nord, et des projets comme La Romaine représentent de beaux tremplins pour les entrepreneurs régionaux ", ajoute-t-il.
L'industrie ne surchauffera pas
Le Plan québécois des infrastructures, qui prévoit des investissements de 41,8 milliards de dollars pour la période 2008-2013, ne limite pas ses interventions au réseau routier, qu'on pense au parachèvement de l'autoroute 30 ou encore à la démolition et au remplacement de l'échangeur Turcot, à Montréal.
Le transport en commun, la santé, l'éducation, la culture, la justice, le logement social et la recherche bénéficient d'investissements supplémentaires en immobilisations.
Directeur des ressources matérielles de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, Normand Foucault estime que son budget d'immobilisations a été multiplié par cinq cette année. " Pendant des années, ce budget était insuffisant pour maintenir la qualité de nos bâtiments. Par exemple, il n'y avait pas d'intervention préventive pour entretenir les toitures. On attendait qu'elles coulent ", dit il.
Craint-il que cette manne cause une surchauffe de l'industrie de la construction - " En raison de la récession, les entrepreneurs craignent de ne pas obtenir de contrats. Je n'aurais pas eu cette réponse à la même date l'an dernier. Les entrepreneurs étaient beaucoup plus occupés. Jusqu'à maintenant, nous avons été agréablement surpris des prix que nous avons obtenus à la suite des appels d'offres que nous avons lancés. "
Pour des projets d'infrastructure tant dans les secteurs public que privé, la qualification des entreprises représente la pierre d'assise. Par exemple, l'industrie des sables bitumineux de l'Alberta recèle un potentiel d'affaires dont veulent profiter les entreprises de Drummondville qui travaillent fort pour se qualifier comme sous-traitants. Une démarche qui peut inspirer.
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