Pourquoi posséder le contenu télévisuel s'il n'est pas exclusif ?

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Pourquoi posséder le contenu télévisuel s'il n'est pas exclusif ?

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

C'est la question pertinente que pose Dvai Ghose, de Canaccord Genuity, après la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d'interdire aux groupes intégrés de garder pour eux l'exclusivité de leur contenu télévisuel sur Internet ou le téléphone cellulaire.

Par exemple, Bell aurait pu offrir les matchs des Canadiens de Montréal, dont sa chaîne RDS détient les droits, en exclusivité sur son service mobile.

Non seulement le CRTC interdit-il le favoritisme, mais il oblige les BCE, Shaw et Quebecor de ce monde à offrir leurs émissions et leurs chaînes spécialisées à tous les distributeurs, à des conditions concurrentielles.

Le CRTC demande aussi aux fournisseurs de câble et de télévision par satellite d'offrir plus de forfaits à la carte aux consommateurs. Ceux-ci devront préciser comment ils se plieront à cette exigence, d'ici avril 2012.

L'analyste se demande donc pourquoi Shaw et BCE en particulier - le premier a payé deux milliards pour la télévision de CanWest tandis que le second a déboursé 1,3 milliard pour CTV - ont englouti des milliards dans du contenu s'il ne peut pas être exclusif ou revendu à fort prix aux autres.

"L'argent dépensé en contenu ne l'est pas en fonction de la connectivité. Bell est en retard sur Telus avec le déploiement de son service de télévision Fibe, alors que Shaw vient de renoncer à offrir son propre service sans fil", dit-il. De plus, les divisions médias de BCE et de Shaw sont plus tributaires de l'activité économique que leurs activités de connectivité, croit l'analyste.

Quebecor fait exception à son avis, puisque le géant des médias produit ses propres émissions, qui ont de la valeur pour sa clientèle francophone, au lieu de rediffuser des émissions américaines.

De plus, Vidéotron offre déjà des forfaits de câble de 10 ou 20 canaux à la carte.

M. Ghose note que les titres des fournisseurs qui ne possèdent pas de contenu télévisuel (Manitoba Tel, Telus, Cogeco) ont mieux performé en Bourse que celles qui possèdent des médias (BCE, Rogers, Shaw et Quebecor) depuis le début de 2011.

À court terme, la décision du CRTC protège les fournisseurs qui ne possèdent pas de contenu multimédia - Telus et Cogeco -, en leur assurant un pouvoir de négociation pour avoir accès au contenu télévisuel de leurs concurrents, dit Colin Moore, de Credit Suisse.

Les groupes intégrés perdent le potentiel de différencier leur service sans fil et Internet et de tirer une valeur ajoutée de leur contenu, à plus long terme.

M. Moore n'avait toutefois pas comptabilisé de revenus de la convergence de BCE et de Shaw dans ses prévisions.

lesaffaires.com/blogues/dominique-beauchamp

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