Pour être un patron proche de ses troupes

Publié le 09/03/2013 à 00:00

Pour être un patron proche de ses troupes

Publié le 09/03/2013 à 00:00

«Être un bon leader, cela s'apprend», rappelle Alain Gosselin, directeur associé principal de la formation des cadres à HEC. C'est vrai en particulier pour les gestionnaires de premier niveau, qui sont en contact direct avec les équipes sur le terrain. Ce sont des courroies importantes pour mobiliser les équipes et accompagner les changements au sein de l'organisation. Des formations pour développer son leadership.

Faciliter la transition

Chez le leader du jeu vidéo Ubisoft, tous les nouveaux gestionnaires sont appelés à suivre un programme de neuf jours dispensé par HEC afin d'étudier la transition du rôle d'expert à gestionnaire, la gestion des personnes ou de la créativité...

«Au total, plus de 250 gestionnaires ont été formés ainsi depuis les trois dernières années», résume Mylène Beaulieu, conseillère en formation à Ubisoft. Une politique qui s'inscrit dans une volonté de mieux intégrer le leadership à tous les niveaux de l'entreprise. Elle permet notamment au leader du jeu vidéo de rendre ses employés plus proactifs et de les amener à devenir de meilleurs superviseurs.

«Nous avons mis en place un suivi systématique qui nous permet de dire si nos gens ont évolué ou non à la suite de ce programme. L'objectif est que leurs savoirs soient ensuite transférables au sein de l'entreprise», conclut Mylène Beaulieu.

Se faire reconnaître comme leader

Ces employés sont appelés à occuper une place qui varie grandement en fonction de la culture de l'entreprise. Dans les grandes entreprises, les cadres doivent exercer leur influence tout en laissant une place aux gestionnaires de proximité pour qu'ils puissent exercer leur leadership.

«Au sein des PME, en revanche, la haute direction se retrouve beaucoup plus proche des décisions de terrain», rappelle Rachida Azdouz, directrice des services de soutien à l'enseignement à l'Université de Montréal.

Pour amener leurs équipes à donner le meilleur d'elles-mêmes, les gestionnaires de proximité doivent se rapprocher d'elles, par exemple en s'accordant régulièrement du temps de partage et de rétroaction.

Ils doivent aussi disposer d' habilités de communication et d'analyse, ainsi qu'une bonne connaissance du terrain pour asseoir leur crédibilité.

«Pour qu'un leader de proximité soit reconnu dans son milieu, il faut qu'il sorte de sa zone de confort, qu'il sache analyser la situation et prendre des mesures adéquates», rappelle Guy Mineau, directeur général de la formation continue à l'Université Laval. Cela passe par exemple par la décision de réorganiser un plancher de travail pour éliminer les étapes inutiles et assurer une meilleure rentabilité.

Attention toutefois à ne pas tomber dans l'écueil de la microgestion : «Certains gestionnaires cherchent tellement à se rapprocher de leurs employés qu'ils oublient l'importance de donner une direction et une vision claire», met en garde Rachida Azdouz.

Mieux se connaître pour influencer

La première étape ? Repérer ses forces et ses faiblesses. «Les formations destinées aux gestionnaires de premier niveau sont souvent axées sur les compétences non techniques. Ils doivent apprendre à développer leur regard critique, se connaître eux-mêmes, mieux communiquer, exercer leur influence ou développer leur courage managérial», dit Johanne Deschênes, responsable du développement des leaders de 2e niveau à IC Formation.

Axées sur la pratique, la plupart des formations comprennent un temps de réflexion et de l'échange. «Afin de favoriser le transfert de compétences et d'aider le leader à réfléchir sur lui-même, les meilleurs outils restent le coaching, le mentorat, les groupes de codéveloppement ou les communautés de pratique», assure Rachida Azdouz.

Apprendre par l'expérience

Bien souvent, ces formations entrent dans une démarche de réflexion étalée sur plusieurs mois. «Apprendre un savoir-être ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut réaliser des expériences dans son milieu et acquérir de nouvelles manières de penser», rappelle Guy Mineau.

L'Université Laval propose par exemple un microprogramme sur le leadership de 9 crédits, répartis sur 3 sessions, pour développer plusieurs compétences : communication, leadership, influence...

L'institut IC Formation propose pour sa part un parcours de 8 modules (Le camp des leaders) grâce auquel les gestionnaires de 1er niveau passeront en revue plusieurs facettes du leadership : rôle et responsabilité du gestionnaire, communication, supervision, coaching, influence, gestion du changement...

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