Placement : la recette de Kim Shannon

Publié le 02/06/2012 à 00:00

Placement : la recette de Kim Shannon

Publié le 02/06/2012 à 00:00

«L'analyse quantitative est un bon antidote aux émotions», selon Kim Shannon, présidente de Gestionnaires en placements Sionna.

Les investisseurs sous-estiment à quel point les fluctuations boursières des indices et des entreprises reflètent en fait la psychologie collective des investisseurs, croit Kim Shannon, 54 ans, fondatrice de la firme de gestion de Toronto.

Les émotions sont le pire ennemi de l'investisseur, et les déjouer est un moyen efficace d'obtenir de meilleurs résultats, estime la gestionnaire du Fonds d'actions canadiennes Brandes Sionna.

Ainsi, en achetant les actions d'entreprises ciblées lorsqu'elles se négocient sous leur valeur fondamentale et en gérant un fonds qui préserve son capital lors des reculs boursiers, Mme Shannon espère protéger les investisseurs contre eux-mêmes. «Nos détenteurs sont plus enclins à conserver leurs unités lorsque la Bourse baisse, au lieu de fuir les actions. Ils sont aussi plus patients lorsque notre fonds tire de l'arrière dans un marché haussier», explique-t-elle.

Des outils pour contrer les émotions

Mme Shannon se fie à certains outils afin de rehausser son impartialité, y compris un ensemble de 20 questions qui lui donnent une vision à 360 degrés des sociétés et du prix opportun auquel il est intéressant de les acheter.

Les investisseurs oscillent entre l'euphorie et la peur, en fonction des nouvelles du jour, et les actions se négocient selon une échelle qui varie de 70 à 130 % de leur valeur intrinsèque, dit-elle. Mme Shannon cherche à se les procurer au bas de l'échelle et à les vendre en haut de l'échelle.Mme Shannon met l'accent sur le rendement de l'avoir des actionnaires et sur le cours du titre par rapport à sa valeur comptable, afin d'établir les balises historiques pour chacun des titres analysés.

Pour avoir la conviction que le titre d'une entreprise en Bourse peut revenir à sa valeur fondamentale et retrouver un rendement de l'avoir historique, après un repli, il faut que cette entreprise ait démontré une certaine constance dans ses résultats.

Ainsi, Mme Shannon et son équipe épluchent les rapports trimestriels et annuels des entreprises pour vérifier que leurs pratiques comptables sont stables. «Nous cherchons une bonne dose de modestie dans les états financiers», dit Mme Shannon. La croissance des revenus doit s'apparenter à celle des inventaires et des comptes clients, par exemple.

Le taux de dépréciation et d'amortissement des éléments d'actifs doit s'apparenter à celui des entreprises équivalentes ou être justifié s'il diffère.

La régie d'entreprise doit être transparente. La rémunération des dirigeants doit aussi être conforme à ce qui a cours dans l'industrie.

«Les études montrent que, plus la rémunération est généreuse, plus l'entreprise a des chances d'adopter des pratiques comptables créatives. Dans ces cas, l'achat du titre peut être trop risqué», dit-elle.

Tous ces facteurs en commun reflètent l'intégrité de l'entreprise et influencent la certitude de Mme Shannon que son action peut revenir à sa valeur intrinsèque et être une occasion d'achat.

Loblaw et Barrick parmi les titres mal-aimés

L'approche à contre-courant de Mme Shannon n'est pas toujours de tout repos, admet-elle. «Nous achetons souvent des titres malmenés que les investisseurs peuvent bouder longtemps», dit-elle.

C'est le cas du titre de l'épicier Loblaw (Tor., L), dont la stratégie de relance tarde à donner des résultats. Mme Shannon estime que les avantages concurrentiels de Loblaw, sa marque maison, et la valeur de son réseau de magasins, entre autres, lui redonneront son erre d'aller, une fois que l'entreprise aura achevé la mise à niveau de son système d'approvisionnement et de gestion.

Barrick Gold (Tor., ABX) fait aussi partie des titres mal-aimés, malgré la valeur refuge de l'or, contre une dévaluation des monnaies des pays surendettés.

Non seulement l'action de Barrick ne reflète pas le cours actuel de l'or, mais elle s'échange à un ratio cours/valeur comptable inférieur à l'indice S&P/TSX, notamment.

Son multiple cours/bénéfice réalisé de 8 fois est aussi attrayant par rapport à celui de 14 fois pour l'indice. Barrick recèle un faible risque financier, puisque l'entreprise dispose d'un bon bilan : sa dette équivaut à seulement 0,5 fois son avoir des actionnaires.

«Il lui faudrait seulement deux ans et demi pour rembourser toutes ses dettes si elle consacrait tous les flux de trésorerie de son exploitation à payer les banques», dit-elle. Barrick verse aussi un dividende de 2,1 %.

ATTENTION AUX DISTRIBUTIONS TROP ÉLEVÉES

Kim Shannon considère plusieurs ex-fiducies de revenu chèrement évaluées, en raison de l'appétit des investisseurs pour des titres qui versent des revenus élevés et réguliers, à un moment où les rendements obligataires sont anémiques. «Plusieurs de ces ex-fiducies distribuent davantage de fonds qu'elles n'en génèrent», prévient celle qui a vendu Just Energy (Tor., JE).

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