Pékin : vers des réformes plus poussées

Publié le 09/03/2013 à 00:00

Pékin : vers des réformes plus poussées

Publié le 09/03/2013 à 00:00

Enrichissement des Chinois, lutte à la corruption et libéralisation de l'économie. Voici les trois priorités du président Xi Jinping et de son premier ministre Li Keqiang, qui prennent officiellement les rênes du pouvoir en Chine en ce moment.

Zhan Su, spécialiste de la Chine à l'Université Laval, souligne que Pékin veut doubler le pouvoir d'achat des Chinois d'ici 2020. L'an dernier, le PIB par habitant (calculé selon la parité du pouvoir d'achat) s'établissait à 9 100 $ US, selon la CIA.

«Pour y arriver, la Chine doit créer plus de richesse, mais surtout, mieux la distribuer», dit Zhan Su. Pour ce faire, le gouvernement continuera de favoriser des hausses du salaire minimum. L'an dernier, 23 régions du pays l'ont augmenté, selon le site d'information China Briefing, de Hong Kong. La région de Pékin a le salaire minimum le plus élevé, avec un taux de 15,2 yuans l'heure (2,44 $ US).

Pékin continuera de privilégier la production manufacturière de bas et milieu de gamme, car elle est créatrice d'emplois, surtout dans les régions reculées. Mais selon Zhan Su, le gouvernement développera aussi des secteurs plus pointus, comme les hautes technologies, l'aérospatiale ou les énergies vertes, sans parler des services (qui représentent seulement 44,6% du PIB)

L'ancien gouvernement a lutté contre la corruption, mais sans grand succès. Le nouveau duo en poste à Pékin en fait une vraie priorité, selon Jie He, spécialiste de la Chine à l'Université de Sherbrooke. «Le président Xi veut combattre la corruption, car c'est un problème politique qui menace la santé économique du pays.» Selon elle, cette politique aura un impact. Les entreprises qui vendent des biens de luxe - qui servent souvent à corrompre les fonctionnaires et les élus en Chine - risquent de subir une baisse de la demande de leurs produits.

Selon la Banque mondiale, la corruption a empiré dans le pays entre 2002 et 2011. Durant cette période, l'indice de contrôle de la corruption est passé de - 0,65 à - 0,67. Cet indice oscille entre - 2,5 et + 2,5. Plus il est négatif, plus la corruption est problématique. Cet indice s'élevait à + 1,98 au Canada en 2011.

Plus de secteurs ouverts aux étrangers

Enfin, les spécialistes de la Chine s'entendent pour dire que Pékin poursuivra la libéralisation de l'économie chinoise, des politiques amorcées sous les anciens gouvernements. Par exemple, le guide sur l'investissement étranger, modifié en décembre 2011, ouvrait un plus grand nombre de secteurs aux étrangers, dont les technologies et les services.

Dans ce pays de symboles, cette modification a frappé l'imaginaire des Chinois, car il confirme la volonté de Xi Jinping de réformer l'économie. Après sa désignation comme prochain président de la Chine, en 2012, il a effectué sa première visite officielle dans la région qu'avait visitée en 1992 Deng Xiaoping, le père de l'ouverture de la Chine au capitalisme. Retraité mais toujours influent, celui-ci avait appelé à approfondir les réformes en Chine.

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