Si l'idée de patiner sur une surface de plastique pour devenir meilleur hockeyeur semble saugrenue, elle ne le sera plus avant longtemps.
Le Québec ne compte pas suffisamment de patinoires intérieures. La priorité des villes est de rénover les installations existantes. Restera-t-il de l'argent pour construire de nouvelles patinoires ? Pas sûr. Dans ce contexte, l'aménagement d'une surface synthétique en plastique est une solution de remplacement économique intéressante.
Le nombre d'inscriptions au hockey a bondi de 12 400 joueurs depuis 2005 au Québec. Plus de 100 000 jeunes jouent au hockey aujourd'hui, 15 % de plus qu'au cours de la dernière décennie.
Ce regain de popularité n'est pas sans causer des maux de tête aux associations locales de hockey mineur. En raison du nombre limité d'heures de glace, des associations de la région Richelieu, en Montérégie, limitent les inscriptions, déplore Jacques Fafard, président de Hockey Richelieu.
Des arénas vieillissants
Il manque d'arénas et ceux qui existent sont vétustes. " Plus de 80 % des 435 arénas du Québec ont plus de 25 ans ", dit Gilles St-Louis, président de l'Association québécoise des arénas et des installations récréatives et sportives (AQAIRS), qui regroupe les exploitants d'arénas privés et municipaux.
Une solution économique
Le monde du hockey québécois s'intéresse aux surfaces synthétiques faites de polymères. " Après avoir payé de 20 000 à 30 000 $ pour aménager une surface synthétique, il n'y a aucun coût fixe par la suite. Il suffit de passer le balai et d'appliquer un liquide de glisse. Il n'y a pas de resurfaceuse ni de conducteur à payer et les coûts en électricité sont moindres ", dit François Bilodeau, président de Glace synthétique du Canada, qui vend et installe les surfaces du manufacturier britannique N-Ice d'Europe.
La glace artificielle est faite de panneaux de polyéthylène à haute densité moléculaire. Glace synthétique du Canada a installé la surface du centre d'entraînement Athletic Republic, au Complexe sportif Guimond de Laval et celui de Lavoie du hockey, à Valleyfield. Les Aigles Midget AA de l'Association des Trois-Lacs s'entraînent régulièrement sur la surface synthétique du Complexe Lavoie du hockey.
Au Complexe Sportif Guimond, par exemple, la surface synthétique de 1 000 pieds carrés sert à l'exercice des tirs au but et à l'entraînement des gardiens, dit Jared Silver, 25 ans, propriétaire du centre d'entraînement Athletic Republic, à l'étage de l'aréna privé.
Jacques Fafard, de Hockey Richelieu, verrait d'un bon oeil l'aménagement de surfaces synthétiques en annexe aux arénas existants.
L'AQAIRS n'en est pas encore à faire pareille recommandation à ses membres. " La surface synthétique ne remplace pas une patinoire glacée pleine grandeur ", estime son président Gilles Saint-Louis.
De son côté, Hockey Québec se montre sceptique.
" Il n'y a pas beaucoup d'études universitaires qui ont prouvé l'efficacité d'une surface de plastique ", soutient Yves Archambault, directeur technique.
96
Somme, en millions de dollars, que la Ville de Montréal investira au cours des prochaines années pour rénover 15 de ses 36 arénas. Par contre, aucun budget n'est prévu pour construire de nouvelles patinoires.
andre.dubuc@transcontinental.ca
