La vérification interne a toujours la responsabilité d'évaluer les contrôles pour s'assurer qu'ils sont appliqués par tous et efficaces, mais elle peut faire beaucoup plus en aidant l'entreprise à atteindre ses objectifs d'affaires. "Les organisations veulent qu'elle ajoute de la valeur", dit Frédéric Michel, directeur principal, gestion des risques, chez KPMG, qui est aussi formateur accrédité en vérification opérationnelle pour The Institute of Internal Auditors (IIA).
La vérification interne s'est profondément transformée au cours des dernières années. Son champ d'intervention, auparavant limité à la conformité des procédures et contrôles financiers, s'est élargi. Elle joue maintenant un rôle actif pour améliorer les méthodes et processus. Elle est même considérée comme un des piliers de la gouvernance.
Ainsi, l'équipe de vérification interne peut passer en revue un service (ressources humaines, achats, service à la clientèle, etc.) ou une activité précise (évaluation de la performance, contrôle de la qualité, etc.). Si les pratiques ne sont pas optimales, elle en proposera de meilleures, de concert avec les gestionnaires concernés.
Denis Lefort, directeur principal, risque et contrôle, chez Raymond Chabot Grant Thornton, qui offre des services de consultation en vérification interne, insiste sur le fait qu'aucun des processus de l'organisation ne doit être exclu. "De plus, les vérificateurs doivent bénéficier d'un accès libre aux lieux, aux informations et aux employés."
Pour Nathalie Lemieux, présidente de l'Institut des vérificateurs internes, la section montréalaise de l'IIA, le chef de la vérification se doit d'assister aux rencontres stratégiques. "En étant informé des enjeux, il pourra mieux cibler ses prochaines interventions."
Accès direct au conseil d'administration
Les vérificateurs internes sont des acteurs clés de la saine gouvernance. "Afin qu'ils puissent avoir l'indépendance requise pour exercer librement leur mandat, un lien hiérarchique avec le comité de vérification est nécessaire", soutient Alphonse Galluccio, vice-président, gouvernance de Decimal, une firme de consultation en vérification interne et en gestion de la conformité. Cette pratique est d'ailleurs en croissance.
De son côté, Denis Lefort suggère même que le comité de vérification tienne des séances à huis clos avec le chef de la vérification interne pour lui permettre d'aborder des sujets sensibles en l'absence de la direction. "La fonction vérification interne ne peut s'acquitter convenablement de sa mission sans l'appui soutenu du comité de vérification", soutient-il.
Chose certaine, être vérificateur exige leadership et courage. "Il ne faut pas hésiter à parler haut et fort, à rapporter objectivement ses évaluations des risques et des contrôles et, quand c'est nécessaire, de dénoncer les pratiques douteuses et illégales", ajoute Denis Lefort.
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