«Nous n'avons jamais demandé d'études de retombées aux festivals» - Christian Desbiens, de Tourisme Québec

Publié le 20/04/2013 à 00:00

«Nous n'avons jamais demandé d'études de retombées aux festivals» - Christian Desbiens, de Tourisme Québec

Publié le 20/04/2013 à 00:00

En juin 2011, dans Les Affaires, l'économiste Claude Montmarquette a démoli la valeur des études de retombées économiques publiées par certains événements sportifs ou culturels. Pourquoi ce gonflage de chiffres ? Pour obtenir des subventions plus généreuses ? Récemment, LesAffaires.com annonçait que «le gouvernement du Québec tentera de mettre un peu d'ordre dans le dossier litigieux des études d'impact». En avez-vous assez de vous faire flouer ?

Nous n'avons jamais demandé d'études de retombées économiques à quelque festival ou événement que ce soit. Et par conséquent, nous n'avons jamais tenu compte de ces retombées pour déterminer le montant des subventions accordées à chaque événement. Les festivals qui font faire et publient de telles études le font pour des raisons qui leur sont propres. Pour présenter des données aux annonceurs ou aux commanditaires, pour aller chercher d'autres bailleurs de fonds, que sais-je ! Mais il faut savoir que notre Programme de festivals et d'événements en compte environ 150, dont une partie importante n'aurait pas les moyens de se payer une étude d'impact. Pour des raisons d'équité, nous ne pouvons donc pas tenir compte des études de quelques-uns de ces événements.

Sur quoi vous fondez-vous alors pour fixer le montant des subventions ?

Plusieurs critères sont pris en considération, comme la programmation et le plan d'affaires. Mais si on s'en tient à la relative popularité de chaque événement, les seules choses qui nous intéressent sont l'achalandage et la provenance des visiteurs. Parce qu'évidemment un touriste étranger qui vient à un festival à Montréal dépensera plus qu'un Montréalais.

Y a-t-il un virage à ce sujet à Tourisme Québec ?

Pas un virage, mais simplement une constante recherche pour améliorer la précision des données sur l'achalandage et la provenance. C'est une tâche complexe du fait que de nombreux événements ont un volet de participation gratuite et qu'on ne peut donc pas se fier à la vente de billets uniquement. Mais on croit maintenant que la technologie, celle du téléphone intelligent par exemple, peut nous aider à raffiner nos méthodes de cueillette de données. Il faut que ça reste simple et accessible aux petits événements. On devrait publier sur notre site Internet de nouveaux repères méthodologiques à l'intention des organisateurs d'événements l'automne prochain.

CV

Nom : Christian Desbiens

Titre : Directeur des connaissances stratégiques en tourisme à Tourisme Québec

1 M$

Tourisme Québec accorde une aide financière maximale d'un million de dollars aux événements dont le budget réel d'exploitation est d'au moins 300 000 $.

Source : Tourisme Québec

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