"Nous faisons un mariage avec la région "

Publié le 26/02/2011 à 00:00

"Nous faisons un mariage avec la région "

Publié le 26/02/2011 à 00:00

Pour gagner la confiance des collectivités, les promoteurs se lancent dans de grands mandats d'acceptabilité sociale.

Kruger Énergie projette d'investir 300 millions de dollars (M $) dans la construction de 44 éoliennes dans les MRC du Roussillon et des Jardins-de-Napierville. Le projet vient de franchir l'étape des audiences publiques. Le rapport est attendu à la mi-mars, après trois ans de préparation assidue avec le milieu.

Rencontres avec les propriétaires des terrains et les voisins des futures éoliennes, réunions publiques dans chaque municipalité concernée, site Web pour répondre aux questions de la collectivité... Kruger a remis son projet sur le métier une bonne vingtaine de fois et l'a modifié en tenant compte du milieu.

À l'origine, le parc devait comprendre 50 éoliennes dans six municipalités. Dans le projet final, ce nombre tombe à 44 éoliennes dans cinq territoires. Un exemple de compromis accepté par l'entreprise : lorsque la distance réglementaire entre les habitations et les éoliennes différait dans deux MRC voisines, Kruger s'est conformé à l'exigence la plus stricte.

" C'est une démarche très exigeante mais incontournable ", souligne Jean Roy, vice-président et directeur général de la division énergie de Kruger, une société forestière qui a constitué un portefeuille diversifié (biogaz, biomasse, vent, hydroélectricité et solaire) dans la production d'énergies renouvelables. " Notre entreprise investit à long terme. Nous devons être un bon voisin parce que nous resterons là longtemps. Nous faisons, en quelque sorte, un mariage avec la région. "

La réussite n'est jamais assurée. L'an dernier, l'entreprise a renoncé à son projet de parc éolien dans le Bas-Saint-Laurent après l'adoption d'un règlement de la municipalité de Sainte-Luce, qui interdisait la construction d'éoliennes à moins de cinq kilomètres de la côte. En 2008, le projet de parc éolien à Saint-Jacques-le-mineur de la société Innergex, qui exploite de petites centrales hydroélectriques et des éoliennes, n'avait pas été retenu parce qu'il n'avait pas obtenu l'approbation unanime de la population.

Conscience collective

La partie n'est donc pas gagnée pour les producteurs d'énergie éolienne, qui doivent surmonter un préjugé favorable à la notion de propriété publique. Pourquoi ? La nationalisation de l'électricité au Québec aurait laissé son empreinte dans la conscience collective. " Dans les autres provinces, le privé est mieux accepté, mais ici, le succès d'Hydro-Québec entretient cette vision un peu irréaliste que tout doit être nationalisé ", dit Michel Letellier, président et chef de la direction d'Innergex.

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