Neuf réalisations à l'avant-garde

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Neuf réalisations à l'avant-garde

Publié le 31/08/2013 à 00:00

Les ingénieurs ne manquent pas d'occasions d'exprimer leurs talents dans des projets à valeur ajoutée, comme en témoignent les lauréats des Grands Prix du génie-conseil québécois. Visite guidée de la Maison du développement durable, deux fois primée cette année.

Tout premier bâtiment commercial à recevoir la certification «LEED Platine nouvelle construction» au Québec, la Maison du développement durable d'Équiterre, construite au centre-ville de Montréal, regorge d'innovations servant de modèles et d'inspirations au développement durable. Le projet a d'ailleurs remporté le prix Visionnaire en plus d'être lauréate dans la catégorie Bâtiment mécanique - électrique.

«C'est le résultat d'une conception intégrée. Depuis la phase de conception, architectes, ingénieurs, sans oublier le promoteur, ont tous étudié de façon simultanée les solutions possibles pour réaliser le meilleur produit durable qui soit», dit l'ingénieur Jacques Lagacé, vice-président innovation de Bouthillette Parizeau et Associés, la firme mandatée pour le volet mécanique électrique du bâtiment de cinq étages.

De 2005 jusqu'à la première pelletée de terre donnée au printemps 2010, les idées ont fusé de toutes parts. Toutes les technologies disponibles ont été analysées pour l'usage des matériaux, les sources d'énergie et la lumière. Il en va de même pour les aménagements intérieur et extérieur. «Le processus avait des airs de laboratoire», rapporte M. Lagacé.

Au final, l'expérience s'est soldée par un succès sur toute la ligne. «On prévoyait économiser 64 % d'énergie comparativement à un bâtiment traditionnel... et on arrive pile à ce résultat», déclare l'ingénieur, qui nous a fait visiter les lieux cet été.

DES ÉLÉMENTS CLÉS

1- Le mur végétal

Pièce maîtresse du bâtiment, le mur végétal - bien visible à l'entrée - s'impose dans l'atrium avec ses 20 mètres de hauteur sur 2 m de largeur. Composé d'une quinzaine de plantes tropicales, ce mur comble, à lui seul, les besoins d'humidification de l'établissement de 65 000 pieds carrés. «Il fournit la totalité des 30 % d'humidité nécessaire au confort des quelque 400 occupants en toute saison», indique M. Lagacé. Les plantes jouent également un rôle d'assainissement de l'air. Elles ont été choisies en fonction de leur capacité à décomposer les polluants présents à l'intérieur du bâtiment.

2- Les 28 puits de géothermie

La quête de la principale source d'énergie pour minimiser l'impact environnemental a été un vrai défi. L'énergie solaire a été éliminée en raison de l'ombre causée par les immeubles voisins. L'éolien ? Après avoir analysé pendant un an les vents du secteur, les données ont démontré que le dieu Éole ne suffisait pas à la demande. Le méthane ? Le bâtiment ne comptait pas assez de toilettes et ne générait pas suffisamment de déchets pour que cette option soit prise en considération. Il restait la géothermie. Vingt-huit puits de 500 mètres de profondeur sont installés sous l'immeuble. Le système, qui assure le chauffage ainsi que la climatisation du bâtiment, permet d'économiser 300 000 kWh par année.

3- Des stores activés par le soleil

L'atrium du bâtiment dispose d'une façade active. «Un élément très peu courant en architecture au Québec», soulève Anik Shooner, architecte associée chez Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes. Cette façade régularise l'ensoleillement par des stores motorisés activés par des détecteurs photoélectriques. Remarquez, le tiers de l'enveloppe du bâtiment (34 %) est vitré. «Nous avons effectué au minimum une cinquantaine de simulations pour analyser l'apport en lumière naturelle dans les locaux régulièrement occupés», précise Mme Shooner. Résultat : plus de 75 % des espaces occupés jouissent de la lumière naturelle.

4- Le plancher surélevé

Sur chaque étage, le plancher est surélevé d'au moins 30 cm afin de favoriser une ventilation par le sol. Cet aménagement permet un meilleur contrôle sur le débit d'air dans chaque pièce, explique l'ingénieur Lagacé. De plus, cela augmente la hauteur du bâtiment et limite les réaménagements des locaux.

5- Les matériaux recyclés et récupérés

Plus de 15 % du bâtiment est constitué de matières recyclées et récupérées. La passerelle et la rampe du grand escalier de granit dans l'atrium sont ainsi composées de bois de drave provenant du fond de la baie Georgienne, en Ontario, fait savoir l'architecte Anik Shooner. Autre clin d'oeil au recyclage : les comptoirs des cuisinettes à chaque étage sont fabriqués à 93 % de verre recyclé.

6- Le toit vert avec vue

Le clou de la visite : le toit vert. Les plantes qui y poussent ne nécessitent aucun arrosage, tout comme celles qui entourent le bâtiment. Cet aménagement a pour effet de contribuer à l'isolation de l'immeuble, d'atténuer les îlots de chaleur et d'augmenter la durée de vie de la membrane de la toiture. De plus, la terrasse donne une superbe vue sur la rue Sainte-Catherine.

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