Métanor s'inquiète pour son budget d'exploration

Publié le 06/10/2012 à 00:00

Métanor s'inquiète pour son budget d'exploration

Publié le 06/10/2012 à 00:00

La petite minière Ressources Métanor rêve de devenir le prochain Osisko. D'ici quelques semaines, grâce à l'entrée en production commerciale du projet Bachelor, elle devrait s'ajouter à la très courte liste des producteurs d'or établis au Québec, aux côtés des Richmont et Osisko. Mais voilà que le rêve de Métanor risque de s'écrouler si le gouvernement Marois instaure le régime de redevances proposé en campagne électorale.

« Cela nuira à notre profitabilité. Je n'aurai plus de budget pour poursuivre l'exploration et ainsi prolonger la durée de vie de la mine », a fait valoir Serge Roy, président et chef de la direction de Ressources Métanor, lors d'une conférence de presse annonçant la signature d'une entente de participation socioéconomique avec la communauté crie de Waswanipi.

Le gouvernement Marois « va manger notre budget d'exploration », s'est-il exclamé. Et « on ne pourra pas produire avec un minerai moins riche », a ajouté le directeur de l'exploitation de la minière, Pascal Hamelin.

La production aurifère est repartie à la mine Bachelor, située à 200 kilomètres au nord de Val-d'Or. Il s'agit de la première nouvelle mine au nord du 49e parallèle depuis l'annonce du Plan Nord. Elle a coulé son premier lingot en mai et prévoit franchir l'étape de la production commerciale sous peu. La mine a déjà été en exploitation dans les années 1950, mais avait fermé en 1989.

Délicate rentabilité

Il s'agit toutefois d'un petit projet : les réserves d'or s'élèvent à 200000 onces, et la durée de vie de la mine atteint quatre ans, à raison de 5000 onces par mois (soit sept fois moins que la mine Canadian Malartic d'Osisko à Malartic). Près de 200 personnes y travaillent.

Cela dit, Métanor a déjà injecté des ressources supplémentaires de 89000 onces et poursuit son programme de forage, en vue d'augmenter les réserves et de prolonger la durée de vie de la mine.

Mais l'intention du Parti québécois de fonder le calcul des redevances non plus sur les profits, mais sur la valeur brute du minerai « nous coupe l'herbe sous le pied », déplorent les dirigeants.

Il est plus difficile pour les minières à petite capitalisation que pour les grandes sociétés d'atteindre un seuil de profitabilité satisfaisant pour les investisseurs. Ressources Métanor a reçu à ce jour 85 M$ de financement, en provenance de Toronto, de Val-d'Or, de Vancouver et d'Europe. « Le financement, c'est très délicat. Les capitaux partent vite et reviennent lentement », dit M. Roy. Selon lui, le gouvernement Marois est en train de briser l'élan de l'industrie minière.

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