Mechtronix fait son nid en Europe

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Mechtronix fait son nid en Europe

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Pas besoin d'être un géant comme Bombardier ou CAE pour faire sa place dans l'aérospatiale en Europe. La société montréalaise Mechtronix Systems peut l'attester.

Le concepteur de simulateurs de vol réalise le tiers de ses revenus de 75 millions de dollars en Europe et au Moyen-Orient (un autre tiers en Amérique et un autre tiers en Asie).

La multinationale de 250 employés - dont une quarantaine sur le Vieux Continent - compte parmi ses clients la KLM Flight Academy, le Lufthansa Flight Training et le ministère de la Défense espagnol.

La stratégie commerciale de Mechtronix se décline en deux volets. Dans un premier temps, la PME montréalaise à capital fermé mise sur la croissance interne en signant des contrats avec des compagnies aériennes ou d'autres organisations de l'industrie.

Dans un deuxième temps, elle conclut des partenariats avec des entreprises européennes pour commercialiser des simulateurs de vols.

"Ces ententes sont très précieuses dans l'industrie aérospatiale", souligne Xavier-Henri Hervé, président, chef de l'exploitation et cofondateur de Mechtronix.

L'une des ces partenaires est la française Sogeclair, un concepteur de simulateurs pour trains, tramways et métros. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 69,3 millions d'euros (96 millions de dollars) en 2009, et elle réalise 59 % de ses ventes en France. "Ils nous ont aidé notamment à faire connaître et adopter notre technologie par Airbus", dit Xavier-Henri Hervé, en précisant que cela facilite les relations d'affaires. "De notre côté, nous leur ouvrons des portes en Amérique."

Mechtronix Systems forme, avec Mechtronix Capital et ETOPS Aviation Services, le groupe MWC.

Le pragmatisme et la flexibilité sont au coeur de la stratégie de Mechtronix pour se démarquer de ses concurrents en Europe.

"Nous ajustons régulièrement nos prix pour rester concurrentiels, souligne Xavier-Henri Hervé. Nous pouvons aussi changer rapidement des paramètres pour répondre aux besoins d'un client, tout en offrant un service après-vente constant et rigoureux."

Outre-Atlantique, Mechtronix se mesure à des entreprises qui ont des ressources beaucoup plus importantes que les siennes. Par exemple, EADS, propriétaire de l'avionneur Airbus, a réalisé des revenus de 63,2 milliards de dollars en 2010. Ce géant de l'aérospatiale est dans son terrain de jeu en Europe. La française Thales, qui conçoit des systèmes d'information pour le secteur de l'aérospatiale, est aussi un poids lourd. L'an dernier, elle a réalisé des revenus de 13,1 milliards d'euros (18,1 milliards de dollars) en 2010.

De plus, sur le marché européen, Mechtronix doit aussi affronter des entreprises aérospatiales qui, comme au Canada, sont largement appuyées par les autorités : crédit à la R-D, soutien à l'exportation, accès facile au capital. Pour rester dans la course face à ses concurrentes européennes, qui connaissent bien le marché et sont branchées sur les milieux politiques, Mechtronix doit aussi se tenir au fait des nouvelles normes européennes qui peuvent toucher son industrie. Par exemple, le nouvel équipement qui sera requis pour la formation des pilotes.

Mais ce qui cause les plus grands maux de tête à Xavier-Henri Hervé est la crise de la dette en Europe et son effet dévastateur sur l'économie. "Ça crée beaucoup d'incertitude. Ça peut même retarder l'achat d'équipement chez nos clients", dit-il. Malgré tout, la vie continue pour Mechtronix en Europe. Elle poursuit sa stratégie d'expansion et, pour l'instant, son résultat n'est pas touché.

D'ici 2014, la PME veut développer le créneau du "service client", c'est-à-dire aider des organisations à implanter des centres de formation de pilotes. "Il y un fort potentiel de croissance dans ce secteur", dit-il.

À moyen terme, il voit aussi d'un bon oeil la signature d'un accord entre le Canada et l'Union européenne, d'ici la fin de l'année ou en 2012, pour faciliter le commerce et l'investissement. "Cela harmoniserait davantage les normes en Europe. Ça nous permettrait de commercer plus facilement et de faire des économies d'échelle."

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour à 13:47 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.