Maurice Richard aurait été meilleur s'il avait reçu de l'aide

Publié le 11/09/2010 à 00:00

Maurice Richard aurait été meilleur s'il avait reçu de l'aide

Publié le 11/09/2010 à 00:00

On parle beaucoup du retour éventuel des Nordiques de Québec dans la Ligue nationale de hockey. Vous rappelez-vous qui a été le premier entraîneur de l'équipe, à ses débuts dans l'Association mondiale ? Maurice Richard.

Il était resté en poste pendant trois ou quatre matchs à peine. Derrière le banc des joueurs, il semblait désemparé face au feu de l'action. Il avait rapidement démissionné.

La direction du club avait commis une erreur commune dans toutes les sphères d'activité : elle avait élevé à un poste de management le meilleur joueur, mais sans lui donner la formation nécessaire. Il s'était heurté inévitablement au fameux seuil d'incompétence. Dans notre société, le manque de préparation des gestionnaires est l'une des causes fondamentales de nos lacunes en matière de productivité.

Oups ! Le mot est lâché. Au Québec, il suffit de parler de productivité pour qu'on nous regarde de travers. Un complot pour nous faire travailler plus ? Comme des forçats ?

Désolé. Dans les faits, il faut le dire et le redire, devenir plus productif ne signifie pas travailler plus, mais travailler mieux. Esclavage, non; organisation, oui.

L'enjeu est crucial. Une étude des économistes du Mouvement Desjardins le rappelait il y a un an : c'est une clé pour l'économie du Québec. " Rehausser la productivité afin d'amoindrir les effets du choc démographique ", écrivaient-ils, en rappelant que notre niveau de vie en dépend. Malheureusement, ajoutaient-ils, la productivité globale du Canada se détériore, et le Québec prend du retard par rapport au reste du Canada.

Dans un texte publié dans ces pages à la mi-août, l'économiste en chef de BMO, Sherry Cooper, le soulignait elle aussi : le Québec doit adhérer à ce qu'il est convenu d'appeler " les meilleures pratiques " s'il veut combler son retard en matière de productivité.

Par où commencer ? L'image des chaînes de montage surgit aussitôt, pour fabriquer davantage de meubles ou construire plus de camions. Cependant, la productivité, c'est bien plus que ça. Changez de paradigme : si on l'appliquait également au domaine des services ? Si on pouvait, par exemple, soigner plus de patients, et mieux ?

C'est ce qu'est en train d'accomplir le Centre de santé et de services sociaux de Sept-Îles, un important hôpital qui compte 217 lits et 1 000 employés. Après des services comme la buanderie et l'hébergement, on s'attaque maintenant à améliorer le fonctionnement du bloc opératoire, dont on est loin d'exploiter pleinement la capacité, pas tant par manque de personnel que par manque d'organisation. " Nous avons beaucoup de difficulté à recruter des gestionnaires d'expérience ; le réflexe consiste donc à puiser dans nos rangs et à élever au poste de gestionnaire des gens qui ont comme première qualité d'être bons dans leur domaine ", explique Martin Beaumont, directeur général du Centre, qui reconnaît les lacunes d'une telle stratégie.

" Les chefs d'équipe sont les premiers sur la ligne de feu : or, trop souvent, on les lance dans l'action sans les avoir bien formés. Il faut les aider à atteindre leur plein potentiel ", dit-il. Le syndrome Maurice Richard, en somme.

Pour améliorer son fonctionnement, l'institution de Sept-Îles s'est adjoint la collaboration d'une firme de Montréal, Proaction, qui se spécialise dans l'amélioration de la productivité. " Le réseau de soins de santé québécois n'a pas le choix de devenir plus productif ", dit Jean-Philippe Raîche, vice-président, développement et analyse, de Proaction. " La demande de services de soins de santé augmentera en raison du vieillissement de la population, les budgets n'augmenteront pas autant, et il est difficile de recruter du personnel, surtout en région ", précise M. Raîche.

Un exemple de faille ? " Prenez les infirmières-chefs. Il arrive souvent qu'on les nomme à ce poste sans les aider à développer leurs compétences. Elles sont prises dans la paperasse toute la journée. Elles n'ont pas assez de contacts avec leur équipe. " Que se passe-t-il quand on les coache ? " Mieux encadrés, mieux dirigés, les employés sont plus mobilisés et plus performants ", dit M. Raîche.

À Sept-Îles, les représentants syndicaux ont été consultés dès le début et ont bien accueilli la démarche de la direction. Selon Martin Beaumont, son Centre montre la voie que devraient suivre les entreprises et les institutions du Québec : " Si nous sommes en mesure de nous améliorer, l'ensemble du réseau de la santé peut s'améliorer. Nous ne sommes pas condamnés à ce que cela aille mal... "

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