Ils sont 2 200 à travailler chaque jour dans les écoles du Québec. Ils agissent tantôt comme des mentors, tantôt comme des formateurs auprès des enseignants. Mais ils sont quasiment inconnus du grand public. Portrait des conseillers pédagogiques, une profession méconnue.
Au rythme où se succèdent les réformes en éducation, les nouvelles règles de grammaire et les découvertes sur les façons d'enseigner, les professeurs n'ont pas toujours du temps pour se mettre à la page.
" Notre rôle est d'accompagner les enseignants dans l'évolution de leur profession ", explique Louise Dufresne, conseillère pédagogique en français depuis quatre ans à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, dans l'Ouest de Montréal.
Sorte de superenseignant spécialisé, le conseiller pédagogique aide à maintenir les connaissances des enseignants à jour, notamment grâce à des formations de groupe pour la compréhension de nouvelles pratiques éducatives, comme la grammaire réformée.
À la demande des enseignants, il intervient aussi auprès des professeurs dans leur milieu, afin de les observer, de les évaluer, mais aussi de les influencer à adopter de meilleures pratiques. " On agit à titre de mentor pour les guider sur ce qu'ils peuvent faire pour mieux enseigner ", dit Mme Dufresne.
Du primaire à l'université
Il existe autant de types de conseillers pédagogiques que de matières enseignées, du primaire à l'université.
Avec la mise en place du Plan d'action pour l'amélioration du français, environ 200conseillers pédagogiques ont été ajoutés en 2007 et en 2008. "Le milieu scolaire pourrait choisir de faire appel également à des conseillers pédagogiques pour soutenir le travail des enseignants dans le domaine des mathématiques et des sciences, là où les programmes ont été complètement revus", indique Simon Fortin, porte-parole du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
Il n'existe pas de formation pour devenir conseiller pédagogique. Le plus souvent détenteurs de baccalauréat en éducation, les conseillers pédagogiques, généralement d'anciens enseignants, sont autodidactes. Ils doivent bâtir leur expertise au contact de leurs collègues, à la lecture d'études ou encore au fil de formations dispensées par le MELS.
Le conseiller pédagogique n'est pas toujours le bienvenu dans les classes. Pour beaucoup d'enseignants, il représente le ministère de l'Éducation, introduisant de nouvelles réformes impossibles à appliquer.
" Je ne travaille pas du tout pour le ministère. Mais pour les enseignants, je représente un fonctionnaire qui fait des programmes dans sa tour d'ivoire. Je symbolise le changement ", fait valoir Louise Dufresne.
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