Martin Valiquette évite de brandir des données dès qu'on lui parle de développement durable. " Ce n'est pas qu'un objectif financier, c'est avant tout une culture d'entreprise ", affirme le directeur général de Liberté, un transformateur laitier.

Le jeune patron de 38 ans a fait du développement durable le fer de lance de cette société. Avant d'être rachetée par un fonds d'investissement il y a cinq ans, la petite entreprise familiale créée en 1928 à Montréal vivait des difficultés. Martin Valiquette a mis le développement durable sur les rails, si bien qu'en 2005, Liberté devenait une pionnière au Québec. " C'était un peu un prolongement naturel de nos activités, car nous distribuions et fabriquions déjà des produits biologiques ", explique le directeur général.

Peu d'entreprises de 400 employés peuvent s'enorgueillir d'avoir un responsable du développement durable à temps plein. " Aujourd'hui, tous nos projets sont pensés ''verts'' et nos directeurs ont des objectifs de développement durable à atteindre ", dit M. Valiquette.

Des interventions ciblées

Il y a trois ans, quand Liberté a choisi la voie verte, la direction pensait faire comme tout le monde : du recyclage à grande échelle. Sauf que l'évaluation menée avec le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services de l'Université de Montréal a identifié d'autres priorités. Les trois sources majeures de pollution liées aux activités de l'entreprise - le transport, l'emballage et la consommation d'énergie - sont devenues les vraies cibles et les bêtes noires de M. Valiquette et de Dominic D'Amours, responsable du développement durable.

Sur le plan du transport, l'achat d'un logiciel de gestion des routes a permis d'optimiser les tournées des camions de distribution. Liberté veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 10 %. " Les chauffeurs n'étaient pas contents au début, mais nous allons procéder lentement ", raconte Dominic D'Amours. Les économies d'essence ont payé l'achat du logiciel.

Moins de carton

Liberté a aussi imposé à ses fournisseurs l'objectif de diminuer la quantité de carton de leurs boîtes. L'entreprise a acheté en Europe de l'équipement pour plier et coller les boîtes directement à son usine. " L'investissement a été rentable en seulement sept mois ", affirme Martin Valiquette.

Le groupe déménagera bientôt son siège social de Candiac à Saint-Hubert et agrandira son centre de distribution par la même occasion. Le projet d'optimisation des routes de transport démarrera une fois cette étape franchie. L'entrepôt réfrigéré sera aussi amélioré. Des systèmes de récupération de la chaleur seront installés. Ainsi, la chaleur émise par les compresseurs sera utilisée pour chauffer les bureaux, tandis que les températures hivernales serviront à refroidir son immense frigo. " On aurait dû y penser plus tôt ", mentionne Dominic D'Amours.

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