Natif de la communauté de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, Claude Boivin a voyagé un peu partout durant une dizaine d'années avant d'effectuer un retour aux sources pour fonder Aventure Plume Blanche, en 2010. Son créneau ? Allier hébergement et découverte des traditions et de la spiritualité autochtones.
Il achète alors un terrain avec un petit chalet, puis progressivement quatre ou cinq terrains, en fonction de ses moyens. «J'aurais aimé faire cela dans la communauté, mais c'était impossible compte tenu des prix pratiqués et du manque d'espace disponible. Je suis donc allé acheter en dehors, à Roberval. Et j'ai commencé à planter des arbres un par un, y compris sur des morceaux de terre qui ne m'appartenaient pas encore, pour préparer le terrain !» affirme-t-il.
Pour financer son projet, il hypothèque sa maison et son jardin. «J'ai, entre autres, demandé une marge de crédit de 20 000 $ et obtenu du financement de Développement économique Canada et de la Corporation de développement économique montagnaise», assure-t-il. Au total, il investit près de 245 000 $ pour démarrer son entreprise.
Parmi les activités qu'il propose à sa clientèle, Claude Boivin mise avant tout sur l'authenticité : nuitées en tipi et en yourte, visite guidée du site, atelier de fabrication de capteurs de rêves, etc. Le soir, il organise des soupers traditionnels, avec des chansons en innu et des activités autour du feu .
Seul aux commandes, Claude Boivin doit cumuler un autre emploi pour joindre les deux bouts : il travaille tous les matins au sein de la communauté de Mashteuiatsh. «Je ne toucherai pas de salaire d'Aventure Plume Blanche avant quatre ans, puisque tous les bénéfices, environ 40 000 $ par année, servent à rembourser mes prêts», affirme-t-il.
Depuis cette année toutefois, Claude Boivin accueille deux stagiaires qui l'épaulent au quotidien. «Nous prévoyons être ouverts pour la première fois cet hiver en mettant l'accent sur des activités comme le ski, la raquette et le ski-doo», souligne M. Boivin.
Depuis quelques mois, Claude Boivin a un autre projet en tête : construire un spa pour offrir une activité de massothérapie et de relaxation, ainsi que de cueillette et de transformation de plantes médicinales. «J'aimerais engager des cueilleurs afin de transformer et mettre en marché des produits à base de plantes médicinales, car beaucoup d'Européens demandent des produits naturels», constate-t-il.
Ce projet représentera un investissement de 50 000 $ qui nécessitera d'aller chercher de nouvelles sources de financement, mais qui fait écho aux demandes de sa clientèle, composée à 90 % de touristes étrangers.
