Les ratés du programme de restructuration pèseront sur le bénéfice de Loblaw

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Les ratés du programme de restructuration pèseront sur le bénéfice de Loblaw

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Plusieurs analystes s'inquiètent du retard qu'accuse le programme de restructuration de Loblaw (Tor., L, 38,80 $) et craignent une baisse du bénéfice au cours des prochains trimestres.

Annoncé en 2007, ce programme d'une valeur totale de 1 milliard de dollars doit être achevé en 2012. Toutefois, l'implantation du nouveau système intégré d'information et d'approvisionnement, en particulier, est plus lente que prévu.

Actuellement, les employés de Loblaw doivent utiliser 260 systèmes différents pour gérer les stocks des supermarchés. L'épicier de Brampton, en Ontario, veut ramener ce nombre à moins de 100, ce qui représente un défi d'intégration majeur.

À son premier trimestre de 2010, clos le 27 mars dernier, Loblaw prévoyait consacrer 46 millions de dollars (M$) à l'implantation du nouveau système intégré. Cependant, elle n'a investi que 28 M$, en raison du retard accumulé au cours des mois précédents. Cette diminution du budget d'investissement a contribué à une hausse de 0,06 $ du bénéfice par action au premier trimestre (0,50 $ par action), mais les analystes craignent un ressac plus tard. " La direction de Loblaw prévoit une hausse rapide de ses investissements, ce qui pèsera sur ses résultats du deuxième et du troisième trimestres ", dit Winston Lee, analyste chez Credit Suisse.

Loblaw devra mettre les bouchées doubles et accélérer ses investissements si elle veut respecter son échéancier initial. " La période du risque maximal s'échelonnera de juillet à octobre 2010 ", dit Keith Howlett, analyste à Valeurs mobilières Desjardins.

D'autres sujets d'inquiétude

Autre sujet de préoccupation : la réforme du régime public de l'assurance médicaments en Ontario. En avril, le gouvernement McGuinty a déposé un projet de loi portant sur la réduction graduelle du prix des médicaments génériques (jusqu'à être plafonné à 25 % du prix des médicaments d'origine le 1er avril 2012). Cette politique aurait pour effet de diminuer les revenus des pharmacies installées dans les supermarchés de Loblaw en Ontario.

M. Lee évalue à 35 M$ l'effet de cette mesure sur le bénéfice annuel de Loblaw. L'entreprise prévoit combler ce manque à gagner en allongeant les heures d'ouverture de ses pharmacies, en les équipant des plus récentes technologies et en recrutant la clientèle des concurrents qui se retireront de ce marché, précise Trevor Bateman, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Loblaw exploite 500 pharmacies dans ses 1 442 supermarchés au pays.

Par ailleurs, les actionnaires de Loblaw doivent s'attendre à ce que des charges de 30 à 40 M$ viennent diminuer le bénéfice du deuxième trimestre. Ces charges sont liées à la fermeture d'un centre de distribution à Québec, et d'une usine de transformation de viande à Boucherville.

Ces fermetures figurent dans le programme de restructuration de Loblaw, qui vise une meilleure intégration des enseignes. La conversion des supermarchés Loblaws en magasins Maxi & Cie, et des marchés Provigo en épiceries Loblaws, se poursuivra donc tel que prévu. " La société entend moderniser plus de 120 magasins au Québec cette année ", dit Jim Durran, analyste à la Banque Nationale Financière.

Les analystes divergent d'opinion

Les aléas de la restructuration de Loblaw rendent M. Howlett moins enthousiaste à l'endroit du titre. Bien qu'il en recommande l'achat, il a augmenté à " Supérieur à la moyenne " le niveau de risque qu'il comporte. Son cours cible d'un an s'établit à 42,50 $.

Jim Durran est plus optimiste. De tous les distributeurs alimentaires inscrits à la Bourse canadienne, c'est Loblaw qui " offre le meilleur potentiel d'appréciation du cours de l'action ", dit-il. Son cours cible est de 45 $.

D'autres analystes sont plus sévères. " Les charges prévues au deuxième trimestre et la hausse des dépenses liées à l'implantation du nouveau système d'information et d'approvisionnement nous incitent à nous tenir à distance ", soutient M. Lee, qui a fixé le cours cible à 39 $.

Pour sa part, Patricia Baker, de Scotia Capitaux, juge que l'action de Loblaw se négocie à prime par rapport à d'autres titres semblables. L'analyste a abaissé sa cible de 37 à 35 $, et maintient sa note de " Sous-performance " par rapport au secteur.

13 analystes recommandent :

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Cours cible moyen : 42,68 $

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