Les Québécois vont bien merci, mais ils s'inquiètent

Publié le 19/01/2013 à 00:00

Les Québécois vont bien merci, mais ils s'inquiètent

Publié le 19/01/2013 à 00:00

Quand on les interroge sur l'économie en général, les Québécois sont plutôt inquiets, voire négatifs. Pourtant, quand on leur demande comment va leur situation à eux, ils semblent plutôt satisfaits.

«C'est connu que le Canada s'en tire mieux que bien d'autres pays sur le plan économique. Et ça se voit quand on questionne les Québécois sur leur situation personnelle. Mais ils reçoivent tellement de mauvaises nouvelles en provenance des États-Unis et de l'Europe qu'ils ont peur que ça finisse par les rattraper. Et ça aussi, ça se voit», explique Stéphan Harris, associé de la maison de sondage Ad hoc recherche, qui a réalisé un sondage pour le compte de Les Affaires sur l'humeur des Québécois à la fin de novembre.

Ainsi, lorsqu'on demande aux Québécois comment ils pensent que leur situation va évoluer en 2013, 31 % prévoient qu'elle s'améliorera et 56 %, qu'elle restera stable. Donc, pour 87 % des répondants, il n'y a pas vraiment de problème à l'horizon. C'est le même niveau de sérénité (31 % + 54 % = 85 %) qu'à l'automne 2007, quelques mois avant le début de la crise financière mondiale.

Emploi et retraite

Pas de changement notoire non plus en ce qui a trait à l'emploi depuis cinq ans. Si 64 % des Québécois disaient ne pas être préoccupés par la possibilité de perdre leur emploi en 2007, 62 % ont fait la même réponse l'automne dernier. Cela reflète probablement le faible taux de chômage actuel au Québec comme au Canada.

Le dernier sondage d'Ad hoc ne montre pas d'angoisse non plus chez les répondants quant à leur capacité de payer leurs factures et de rembourser leurs dettes. En 2002, ils étaient 80 % à se dire pas du tout préoccupés ou peu préoccupés, par rapport à 75 % en 2007 et à 76 % en 2012.

Les Québécois pensent-ils être capables d'économiser pour leur retraite ? Encore une fois, peu de nuages au-dessus de leur tête. En 2002, 74 % étaient peu ou pas du tout préoccupés par la question, comparativement à 72 % en 2007 et à 68 % en 2012. Compte tenu du vieillissement de la population, ce relatif détachement peut surprendre.

Arriverez-vous à mettre de l'argent de côté pour l'éducation de vos enfants ? De nouveau, les Québécois affichent un flegme presque britannique ! En effet, 64 % d'entre eux ont répondu que cette question les préoccupait peu ou pas du tout l'automne dernier, le même pourcentage qu'en 2007.

Il n'empêche que la proportion des Québécois à se dire beaucoup préoccupés par la situation économique du pays est passée de 27 % en 2007 à 48 % en novembre dernier.

Même constat pour celle du Québec. En 2007, ils étaient 66 % à croire que ça allait très bien ou plutôt bien ; en 2012, ils n'étaient plus que 52 % à penser la même chose. Sur la question de savoir comment la situation économique au Québec évoluera, 33 % croyaient l'automne dernier qu'elle allait se détériorer, comparativement à seulement 27 % cinq ans plus tôt.

«Moi, je vais bien, mais je n'aime pas ce que je vois et entends. C'est ce que nous disent les Québécois», affirme M. Harris.

Les priorités

Ad hoc a aussi demandé à ses répondants quelles devraient être les priorités des gouvernements en 2013. Il y a là des surprises.

Au fédéral, les votes alloués à la santé sont passés de 57 % en 2002 à 16 % en 2012. Ce recul des préoccupations face à la santé est étonnant pour une population qui vieillit rapidement.

Les Québécois pensent peut-être moins à leur pression sanguine, parce que d'autres préoccupations sont apparues, avance Stéphan Harris. Comme celles qui sont liées à l'environnement, dont le poids a crû de 2 % à 13 % en 10 ans, à la réduction du déficit, de 2 à 7 %, et à la croissance économique, de 4 à 16 %.

Quant aux priorités du gouvernement du Québec, on remarque également que la santé dégringole de 52 % en 2002 à 23 % en 2012. Et pas de surprise ici non plus : la préoccupation quant à l'économie passe de 4 % en 2002 à 15 % en 2012.

«Les Québécois ont intégré d'autres valeurs, ce qui fait que le tableau de leurs priorités est plus diversifié», explique M. Harris.

MÉTHODOLOGIE

Sondage téléphonique réalisé du 15 au 24 novembre (donc, après l'élection du Parti québécois) auprès de la population québécoise de 18 ans et plus, pouvant s'exprimer en français ou en anglais. L'échantillon de 500 personnes (250 dans la région de Montréal, 125 dans la région de Québec et 125 ailleurs au Québec) présente une marge d'erreur maximale de 4,4 % à un niveau de confiance de 95 %.

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