«Les projets qui marchent sont tenus de bout en bout par des gens de conviction» - John R. Porter, président de la Fondation du MBNAQ

Publié le 03/12/2011 à 00:00

«Les projets qui marchent sont tenus de bout en bout par des gens de conviction» - John R. Porter, président de la Fondation du MBNAQ

Publié le 03/12/2011 à 00:00

Les grands projets de développement ne se concrétisent que par la concertation et les partenariats, selon vous. L'État providence est-il un concept dépassé ?

Il faut revoir l'approche royale selon laquelle l'argent vient d'en haut. L'État est encore prêt à se commettre, mais ne veut pas toujours faire la différence. Il faut réunir des partenaires autour de projets conjoints. L'agrandissement du musée est parti d'un besoin d'espace, puis d'une vision. Pendant des années, j'ai milité pour ça et élargi le cercle de ceux qui s'y intéressaient. L'État s'y est intéressé, parce qu'il n'était pas le seul débiteur, et il y a eu un effet d'entraînement. Le Québec inc. fait front commun en faveur de ce projet, qui sera un point d'attraction majeur pour la capitale et débouchera sur des partenariats internationaux. L'État et le milieu des affaires, tout le monde concourt à un bien collectif qui nourrit la richesse.

Quels sont les autres facteurs qui favorisent la réussite d'un projet d'envergure ?

Il faut de la conviction, une vision et des porteurs de dossier pour assurer la continuité. Les projets qui marchent sont ceux qui sont tenus de bout en bout par des gens de conviction. Et il faut accepter le facteur temps. Généralement, il y a impatience, on veut ça pour demain. Mais les grands projets se préparent selon une optique du long terme. Le temps long n'est pas un temps égoïste. On fait les choses pour ceux qui vont suivre, dans une dynamique de transmission.

Nous manquons donc de vision ?

Pour développer une vision, il faut s'arrêter, réfléchir, se regarder. Sinon, on s'agite. Et s'agiter n'est pas agir, c'est faire des choses fragmentées. Il faut arriver à résister à la pression des multiples sollicitations pour faire avancer un dossier de longue durée. Et pour le faire évoluer, il faut mettre en lumière nos avancées. Partager suscite la curiosité, éventuellement l'adhésion. La chose et la perception de la chose, tout compte. C'est pareil en ce qui a trait à l'art : rien n'existe s'il n'est pas mis en lumière. Le truc qui va marcher est celui qui fait rêver les gens, améliore leur vie et celle de ceux qui viendront après. Partout, il y a des choses en dormance qui attendent qu'on s'y investisse. La pire chose est de ne pas être conscients de notre potentiel.

CV

Nom : John R. Porter

Âge : 62 ans

Fonctions : Président et commissaire de l'agrandissement

Organisation : Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)

Historien de l'art, John R. Porter a dirigé le MNBAQ pendant 15 ans avant de se consacrer à son agrandissement en 2007. Il a depuis réuni le Québec inc. derrière le projet, dont le secteur privé finance un quart du budget de 90 millions de dollars.

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