Les marchés publics font recette

Publié le 24/08/2013 à 00:00

Les marchés publics font recette

Publié le 24/08/2013 à 00:00

Les marchés publics ont la cote au Québec. Leur nombre est passé de 65 à plus de 90 au cours des cinq dernières années. Et ce n'est pas fini. Plusieurs projets sont dans l'air. Un nouveau marché public est justement à l'essai depuis juin à Saint-Apollinaire, dans le stationnement du supermarché IGA. Un engouement qui repose sur le besoin de proximité de la clientèle avec les producteurs.

«La présence des producteurs permet de faire la différence entre le marché public et les épiceries, qui ont beaucoup amélioré leurs présentoirs de fruits et légumes au cours des 10 dernières années», soutient Marc Angers, directeur général de la Corporation de la gestion des marchés publics de Montréal. La présence des producteurs, précise-t-il, rassure les consommateurs, qui sont plus soucieux qu'auparavant de savoir d'où viennent les aliments qu'ils mangent et de favoriser l'achat local.

«Les gens veulent savoir ce qu'ils mangent. Ils veulent parler directement aux producteurs, connaître l'histoire qui se cache derrière le produit», dit Solange Fullum, directrice générale de l'Association des marchés publics du Québec.

Les marchés publics québécois génèrent des revenus annuels de 474 millions de dollars, selon une étude menée par Desjardins Marketing Stratégique en 2011. Un Québécois sur deux fréquente un marché public à au moins deux reprises par année. Ils y achètent surtout des fruits et légumes (65 % des achats) et y dépensent en moyenne 252 $ par année.

Un nombre limité de producteurs

Toutefois, un marché public n'obtiendra du succès que si la clientèle locale se l'approprie, souligne Mme Fullum. «Les gens veulent de la qualité, de la fraîcheur et de la diversité. Les gestionnaires de marché public doivent être conscients que la plupart des producteurs ne peuvent être présents dans plus d'un marché à la fois», dit-elle.

Solange Fullum cite en exemple les trois marchés publics de l'Abitibi (Amos, Rouyn-Noranda et Vallée- de-l'Or). Ces trois établissements ouvrent à tour de rôle une seule journée en semaine. «Cela permet aux producteurs de la région d'assurer leur présence à chacun d'eux s'ils le désirent», dit-elle.

Enfin, malgré l'essor des marchés publics, certains gestionnaires, Marc Angers le premier, ont commencé à se questionner sur l'avenir de leur établissement. Ils s'inquiètent du manque de relève chez les producteurs. «Même si nous avons une liste d'attente d'une dizaine de producteurs [au marché Jean-Talon], le défi qui s'annonce est de taille, explique M. Angers.

Le nombre de producteurs diminue, et l'âge moyen augmente. D'ici 2020, les marchés publics, y compris Jean-Talon, éprouveront de plus en plus de difficulté à conserver leur identité.»

JEAN-TALON : 1,25 MILLION DE VISITEURS CHAQUE ANNÉE

Le marché Jean-Talon, qui a vu le jour en mai 1933 dans la Petite-Italie, n'est peut-être pas le doyen des marchés publics québécois - celui de Saint-Hyacinthe détient ce titre, avec 183 bougies. Il n'en demeure pas moins le plus important et le plus visité des marchés publics à ciel ouvert du pays. Plus de 1,25 million de visiteurs le fréquentent chaque année. Le marché regroupe 130 membres qui exploitent 30 boutiques et 240 étals.

Plus de 80 % de ses producteurs se trouvent dans un rayon de moins de 50 km.

«C'est l'endroit où la campagne rencontre la ville. Avant la prolifération des épiceries fines, le marché Jean-Talon était le lieu par excellence pour trouver des produits du terroir. Il s'agit d'ailleurs de l'un des premiers établissements de la province à avoir mis en valeur les produits alcoolisés fabriqués au Québec», dit Jean Gagnon Doré, porte-parole de la Corporation de la gestion des marchés publics de Montréal.

La Corporation évalue à 45 millions de dollars les revenus annuels générés par le marché Jean-Talon, ce qui équivaut à des dépenses moyennes de 35 à 40 $ par visiteur.

Montréal compte trois autres marchés publics (Atwater, Maisonneuve et Lachine) ainsi qu'une douzaine de marchés de quartier et floraux.

4,3 Les consommateurs québécois visitent les marchés publics en moyenne 4,3 fois au cours de l'été. | Source : Desjardins Marketing Stratégique

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