Les ingénieurs, une espèce rare

Publié le 25/09/2010 à 00:00

Les ingénieurs, une espèce rare

Publié le 25/09/2010 à 00:00

Par Stéphane Rolland

Les ingénieurs ne sont pas nombreux à céder à l'appel des régions. Un des principaux freins : convaincre le conjoint et les enfants de déménager. " Les professionnels qui déménagent en région se demandent toujours si leur conjoint pourra trouver un emploi équivalent à celui qu'il occupe, mentionne Lise Lauzon, directrice du service carrière du RéseauIQ. C'est plus difficile de déménager toute une famille. "

Pour leur faciliter la tâche, certains employeurs, comme Cegertec, aident au transfert professionnel des conjoints. " Les ingénieurs ne sont pas les seuls professionnels demandés en région, explique Stéphane Leduc, vice-président et directeur adjoint de Cegertec. Nous réseautons avec des entreprises, des écoles et des établissements de santé afin de les mettre en contact avec les conjoints de nos nouveaux employés. "

Plus du tiers des employeurs considèrent que leur emplacement hors des grands centres constitue un handicap en matière de recrutement. La collaboration de toutes les instances est donc très importante pour recruter le personnel. " Certaines municipalités ont mis en place des mesures fiscales pour encourager les travailleurs à s'installer en région, rappelle M. Leduc. Nous en faisons la promotion auprès des candidats. "

Travail à distance

Pour les sociétés qui ne parviennent pas à attirer les ingénieurs en région mais qui y réalisent des mandats, il reste le travail à distance. Certaines entreprises ont des bureaux partout au Québec, ce qui permet aux ingénieurs de diriger des projets à partir d'une plus grande ville comme Rimouski ou Québec, précise Mme Lauzon.

Chez Cegertec, on fait l'inverse. Ce sont les employés des régions qui travaillent à distance sur des projets à l'extérieur de leur territoire. " Ça leur permet d'élargir leur horizon et de travailler sur des projets d'envergure qui ont lieu ailleurs ", dit M. Leduc.

Alimenter l'intérêt des ingénieurs en leur proposant des projets excitants est une manière de les attirer, selon Johanne Desrochers, pdg de l'Association des ingénieurs conseils du Québec. " Les projets proposés sont les meilleurs arguments d'embauche, ajoute-t-elle. Les firmes qui ont les projets les plus intéressants auront plus de facilité à attirer des candidadats. "

Pénurie aussi à Montréal

Le problème de pénurie de main-d'oeuvre dans ce secteur ne se limite pas aux régions. Montréal est également touchée. Plus de 30 % des firmes de génie-conseil de la métropole disent avoir des difficultés à recruter du personnel. Dans leur cas, c'est plutôt la concentration des entreprises qui pose problème. " À Montréal, il y a plus d'entreprises et donc plus de concurrence ", souligne le vice-président de Cegertec, qui possède aussi des bureaux à Montréal et à Brossard.

Même s'il y a des différences entre les besoins des régions, la rareté des ingénieurs concerne tout le Québec, selon Maud Cohen, présidente de l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). La demande pour des ingénieurs, déjà forte durant la crise, connaît une nouvelle croissance, maintenant que le secteur industriel prend du mieux. Ces professionnels sont donc encore plus sollicités.

Les ingénieurs se font particulièrement rares dans les secteurs des infrastructures, de l'énergie, des mines et métaux. " Le défi, c'est de recruter ceux qui oeuvrent dans des créneaux plus spécialisés ", estime Mme Lauzon.

" Que ce soit en santé, en environnement ou en transport, les ingénieurs seront appelés à relever les défis auxquels nos sociétés devront faire face. C'est pourquoi les entreprises privées et le secteur public se les arrachent ", ajoute Mme Cohen.

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