Les dépanneurs indépendants en ont assez de l'interventionnisme

Publié le 28/04/2012 à 00:00

Les dépanneurs indépendants en ont assez de l'interventionnisme

Publié le 28/04/2012 à 00:00

Pendant que Couche-Tard annonçait la semaine dernière son expansion en Scandinavie, les dépanneurs indépendants se creusaient les méninges au Palais des congrès. En marge du Salon Dépanneurs, épiceries et cie, ils cherchaient des moyens de survivre dans un marché de plus en plus éprouvant.

«La récréation est finie. Les temps sont durs. C'est difficile de gérer un magasin indépendant dans un environnement plein de mégadépanneurs avec des stations-service, des McDonald's et des Tim Hortons», a résumé Jacques Beaudry, président de Jean-Paul Beaudry, un distributeur qui possède aussi les enseignes Beau-soir et Du Quartier. En plus de la concurrence «des gros», bon nombre de dossiers pèse lourd sur l'industrie : contrebande de cigarettes, bureaucratie lourde, prix minimum de la bière, frais de transaction imposés par les émetteurs de cartes de crédit, recyclage, vente de billets de loterie en ligne et étiquetage des produits maison, ont énuméré les participants d'un panel sur la situation des dépanneurs du Québec.

C'est sans compter que «les magasins à un dollar, les épiceries et les pharmacies prétendent tous être les types de commerce les plus pratiques», a ajouté le président de l'Association nationale des distributeurs aux petites surfaces alimentaires (NACDA), Marc Fortin avant d'ajouter que le gouvernement avait aussi sa part de responsabilité. «Des fonctionnaires sont payés pour se lever le matin et écrire des lois. Mais ils ne savent pas comment ça se passe dans l'industrie, et vous vous retrouvez avec trois nouvelles demandes de permis à faire», a-t-il dénoncé.

«Joignez-vous à une association. Il faut éliminer l'interventionnisme. Le gouvernement fédéral, provincial, les MRC, le municipal, les associations antitabac ... tout le monde dit vouloir notre bien, a ironisé Jacques Beaudry. Et cet interventionnisme va aller de pire en pire...»

Solutions et créativité

Pour prospérer, les dépanneurs élaborent toutes sortes de stratégies, qui vont de la création de combos (tel le célèbre café + muffin) au développement de nouvelles catégories (repas surgelés et prêt-à-manger). Une propriétaire du Saguenay mise sur l'adaptation de son offre à son type de clients. Elle propose aux camionneurs de la soupe servie dans un verre avec une «paille à slush» pour qu'ils puissent la boire au volant.

Tout comme d'autres fournisseurs, Pierre Mainville, de Pepsico, a suggéré fortement aux dépanneurs d'écouter les conseils des représentants qui les visitent et d'utiliser leurs outils de marchandisage. «Demandez-leur quelles sont les clés du succès de vos concurrents.»

«Les représentants savent ce qui a été essayé ailleurs, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas», a ajouté Jacques Beaudry.

Marc Fortin leur a suggéré de visiter les Couche-Tard et Petro-Canada de ce monde pour s'en inspirer, étant donné «qu'ils sont à l'affût des tendances».

Les membres du panel ont aussi insisté sur l'importance de joindre une association «qui défend vos droits» et qui agit pour que des projets de loi néfastes pour l'industrie ne soient jamais adoptés.

De 20 à 30 % des dépanneurs réalisent un chiffre d'affaires annuel de 1 M $ ou plus, à peu près la moitié ont des revenus de 700 000 à 900 000 $, les 30 % restants gagnent moins de 700 000 $, selon l'Association des marchands dépanneurs et épiciers du Québec.

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