Le Village Québécois d'Antan a su se renouveler

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Le Village Québécois d'Antan a su se renouveler

Publié le 08/06/2013 à 00:00

En 2012, le Village Québécois d'Antan, à Drummondville, a fracassé deux records. Plus de 132 000 visiteurs ont franchi la barrière. Cet augmentation historique de plus de 30 % de l'achalandage s'est traduit par des revenus de 2,8 millions de dollars. Du jamais vu pour l'attraction qui existe depuis 1977.

La recette ? «Un renouvellement de produit axé sur les familles sans dépenser un sou de plus de notre budget d'exploitation», lance d'emblée Éric Verreault, directeur général depuis mars 2012.

Ce musée à ciel ouvert, qui réunit une quarantaine de résidences authentiques datant de 1810 à 1910 et une vingtaine de bâtiments reconstitués, souhaite rajeunir sa clientèle, dont la moyenne d'âge excède les 50 ans. Depuis son creux historique de 58 500 visiteurs en 1994, le Village multiplie les solutions pour maintenir le cap sur les 100 000 visiteurs.

L'été dernier, le nouveau directeur a augmenté l'animation tout au long du parcours, notamment en ajoutant une maison de clown jongleur et une maison de maquillage. Il a aussi permis aux familles d'apporter leur lunch.

Le virage «famille» est amorcé depuis déjà deux ans au Village. L'ex-direction a fait aménager en 2011 des jeux d'eau au coût de plus de 1 M$ pour attirer les jeunes familles. L'infrastructure n'a pourtant eu aucun impact la première année d'exploitation. «Ces jeux d'eau arrivent à la fin du parcours de la visite. L'attente est longue pour les jeunes. Il fallait donc trouver des éléments d'animation pour susciter l'intérêt des enfants tout au long du parcours», rapporte le directeur général.

Le Village Québécois d'Antan emploie 200 employés saisonniers. Ce sont pour la plupart des retraités qui campent les rôles de forgeron, de bedeau, d'apothicaire ou encore de commère du village, devenue l'image promotionnelle du site. Cette dame se promène partout dans le village pour raconter ses histoires. «C'est un peu l'ancêtre de Twitter», plaisante M. Verreault, qui a également créé une page Facebook comptant plus de 12 000 fans.

Le concept du forfait famille a également été élargi. Il permet à deux parents et leurs enfants, peu importe le nombre, de bénéficier d'un tarif fixe avantageux. «Nous avons aussi introduit un forfait intergénérationnel qui inclut les grands-parents, les parents et les petits- enfants», rapporte-t-il.

À propos de forfait, depuis l'an dernier, le Village propose à la population de Drummondville une carte d'abonnement estivale au tarif de 20 $ par adulte et de 10 $ par enfant. Résultat : il s'est vendu 700 cartes d'abonnement en 2012, 14 fois plus que l'année précédente. «C'est génial comme stratégie. Les Drummondvillois demeurent les meilleurs ambassadeurs de l'attraction la plus visitée du Centre-du-Québec», indique Isabelle Hallé, responsable des communications pour Tourisme Centre-du-Québec. Et c'est payant : le Village rapporte plus de 7 M$ de retombées touristiques à la région.

Enfin, outre les records enregistrés l'été dernier, le produit renouvelé du Village Québécois d'Antan a remporté pour la première fois de son histoire le prix Or dans la catégorie meilleure attraction de plus de 100 000 visiteurs aux Grands Prix du tourisme 2013.

POURQUOI ÇA FONCTIONNE

L'offre de nouvelles attractions et de forfaits pour les familles permet de rajeunir la clientèle

La création d'une carte d'abonnement contribue à fidéliser la clientèle locale

La page Facebook aide à maintenir le lien avec les visiteurs plus jeunes

AVOIR L'APPUI DE SA COMMUNAUTÉ

De plus en plus de gestionnaires touristiques constatent que les projets issus de la communauté présentent davantage de chances de survie que les grands projets lancés à coups de millions par les élus politiques. «On le voit régulièrement, ici, en Gaspésie. Si tu n'as pas le jus de bras de ta communauté, les espoirs de réussite sont minces», soulève Lison Grenier, qui gère La Vieille Usine, à L'Anse-à-Beaufils. L'établissement, qui abrite à la fois une galerie d'art, une salle de spectacle et un restaurant, réussit à faire ses frais avec moins de 25 000 visiteurs par année.

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