Le secteur de l'assurance de dommages veut prévenir une pénurie de cadres

Publié le 24/04/2010 à 00:00

Le secteur de l'assurance de dommages veut prévenir une pénurie de cadres

Publié le 24/04/2010 à 00:00

Le secteur de l'assurance de dommages devra combler plusieurs départs à la retraite de cadres intermédiaires et supérieurs au cours des prochaines années.

Selon une étude réalisée pour l'Institut d'assurance du Canada, la pénurie se fera sentir en 2014. Par exemple, selon la " diminution maximale projetée ", les postes de haute direction connaîtront une baisse d'effectifs de 21 % dès 2012, et de 42 % en 2017. La situation est à peine meilleure chez les cadres intermédiaires. L'étude parle d'une diminution maximale de 14 % en 2012 et de 32 % en 2017.

À l'heure actuelle, les assureurs comblent environ 1 500 postes chaque année. Ce chiffre est parfois plus élevé. En 2006 et 2007, quelque 1 854 et 2 030 personnes ont décroché un emploi dans ce domaine.

Par ailleurs, à Québec, où sont établis quelque 10 sièges sociaux d'assureurs, les besoins en personnel seront criants. " Au cours des cinq prochaines années, nous prévoyons que le développement de ce secteur d'activité entraînera la création d'environ 3 000 emplois dans la Capitale-Nationale ", dit Gilles Juneau, président du Centre de développement en assurance et services financiers.

Plusieurs employeurs proposent déjà des aménagements pour attirer et fidéliser leur main-d'oeuvre. " Nous remettons à nos 33 employés une partie des profits annuels générés par l'entreprise ", affirme Manon Racette, notamment responsable du recrutement chez Assurances Gaudreau Demers.

Chez RBC Assurances, les candidats les plus prometteurs bénéficient d'une visite guidée du centre d'appels. " L'environnement de travail est très important pour la plupart des gens ", dit Monique Levasseur, spécialiste en réseautage et recrutement de RBC Assurances.

Parfaire sa formation

Pour combler ses besoins en main-d'oeuvre, l'industrie courtise les jeunes des écoles secondaires et des cégeps. Par exemple, la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages a produit, en 2007, une trousse pédagogique destinée aux professeurs de deuxième cycle du secondaire. Cet outil permet aux élèves de se familiariser avec les possibilités qu'offre ce domaine.

Pour accéder à des postes de cadres, les aspirants devront parfaire leur formation. Ils peuvent, par exemple, décrocher le titre de Professionnel d'assurance agréé (PAA). " La plupart des employeurs en défraient les coûts, et remettent des bonis qui varient de 500 à 1 200 $ aux employés qui obtiennent ce titre ", précise Lucien Bergeron, directeur général de l'Institut d'assurance du Québec, l'organisme qui donne cette formation.

Une fois cet objectif atteint, un candidat pourra ensuite obtenir le titre de Fellow, Professionnel d'assurance agréé (FPAA). Celui-ci comprend, entre autres, des cours obligatoires d'administration et de droit des affaires. Les candidats peuvent suivre le programme FPAA dans la plupart des universités québécoises. " Ce titre équivaut à un certificat universitaire et représente une excellente préparation aux postes de direction ", dit Lucien Bergeron.

DÉVELOPPER LE SERVICE À LA CLIENTÈLE

Selon certains experts, le milieu de l'assurance de dommages est de plus en plus concurrentiel. Les assureurs directs sont très dynamiques en développement d'affaires et les courtiers n'entendent pas se faire damer le pion. Ces rivaux tentent donc d'en donner plus aux consommateurs. Cela se traduit, notamment, par une approche axée davantage sur des services-conseils.

" Cette industrie est passée d'un profil technique à un profil conseil ", dit Marielle Bédard, directrice des ressources humaines chez Lussier assurances et services financiers.Outre un souci de communiquer habilement avec les particuliers et les entreprises, ce milieu est plus que jamais attentif à leurs besoins, et cherche à mieux les connaître. Un client grandit au même rythme que son entreprise. " Il faut donc pouvoir le suivre pendant son évolution ", ajoute Mme Bédard.

Pour y parvenir, les compagnies établissent des relations plus étroites avec les clients. Elles planifient notamment des rencontres périodiques. Cette stratégie se répercute sur le recrutement. " Nous recherchons des gens empathiques ", dit Julie Grandbois, directrice des ressources humaines de TD Assurance. Tout y est mis en oeuvre pour donner des services-conseils adéquats.

" Nous sommes des vulgarisateurs de contrats d'assurance ", dit Manon Racette, d'Assurances Gaudreau Demers.

14 000

Nombre de courtiers, d'agents et d'experts en sinistres encadrés par la Chambre de l'assurance de dommages (ChAD).

1 200

Nombre d'employeurs potentiels au Québec qui effectuent des milliers de transactions chaque jour pour des particuliers ou des entreprises.

25 000

Nombre d'employés qui travaillent dans le secteur de l'assurance de dommages.

7,4

Chiffre d'affaires du secteur de l'assurance de dommages en 2008, en milliards de dollars. Il était de 7,3 milliards en 2007.

Sources : Centre de développement en assurance et services financiers, Centre de développement en assurance et services financiers

dossiers@transcontinental.ca

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