C'était l'automne dernier à l'hôtel Ritz-Carlton. J'animais un événement. Elle était l'une de nos invitées à la table d'honneur et était assise en face de moi. Alors que je commençais ma présentation, nos regards se sont croisés. Et c'est là qu'elle a levé son pouce et acquiescé de la tête. Ce tout petit geste - qui voulait simplement dire : «Tout va bien, tu fais bien ça, continue» - a eu tout un effet sur moi. Il m'a transmis une assurance incroyable. Je me suis sentie gonflée à bloc, en contrôle total, prête à me lancer dans une grande improvisation.

C'est ce petit coup de pouce qui m'a amenée à mieux connaître Danièle Henkel, présidente des Entreprises Danièle Henkel et dragonne de l'émission Dans l'oeil du dragon. Par la suite, nous nous sommes rencontrées plusieurs fois. Et un jour, je lui ai demandé si elle aimerait faire «de petits gestes» pour les lecteurs de Les Affaires. Elle a accepté, et je la remercie sincèrement. Sa chronique, qui est publiée pour la première fois dans nos pages cette semaine, traitera de gestion et d'entrepreneuriat. Elle sera à son image : humaine.

Car les petites attentions humaines se perdent de plus en plus en entreprise. Très souvent par manque de temps, patrons et collègues «oublient» de sourire, de féliciter, d'encourager.

D'ailleurs, vos collègues vous disent-ils «bonjour» le matin au bureau ? Prenez-vous le temps d'applaudir les bons coups ? Soulignez-vous les anniversaires ?

Vous le faites certainement... mais peut-être pas régulièrement. D'ailleurs, probablement que, pris de remords, vous décidez parfois de faire soudainement du rattrapage. Vous organisez en catastrophe un 5 à 7 pour «rebâtir les liens», comme on dit. Ou encore, vous vous retrouvez un soir à rédiger une série de courriels de félicitations. Le hic, c'est que les collègues ne sont pas dupes.

Si vous levez un pouce, faites-le régulièrement et spontanément. Sinon, cela ne sert à rien. Pire, le petit geste, qui ne coûtait rien au départ, pourrait bien finir par vous coûter votre crédibilité.