Ce n'est pas tant votre expérience en milieu philanthropique qui intéresse les fondations en quête d'un nouveau dirigeant que votre bagage professionnel et votre précieux réseau de contacts.

Parlez-en à François Dubé, directeur général de la Fondation de l'Université de Sherbrooke (UdeS). Pendant près de 25 ans, ce notaire de formation a travaillé en cabinet privé, à la Banque Nationale, à la CIBC, dans une agence immobilière et à l'Association médicale canadienne à titre de planificateur financier testamentaire. Bref, rien à voir avec la gestion de troupes de bénévoles et de collectes de fonds.

C'est pourtant lui qui a hérité de la direction générale de la plus importante campagne de financement de l'histoire de l'UdeS en 2004.

«Le recteur de l'époque estimait que j'avais un solide réseau de contacts. Un atout indispensable», précise l'homme de 52 ans, diplômé de l'UdeS. Ce flair de la part du recteur a payé. La campagne qui visait à récolter 90 millions de dollars en cinq ans a obtenu en réalité 106 M$.

L'ex-notaire ne s'ennuie aucunement de son ancienne carrière. «Gérer une fondation implique une série de nouveaux défis au quotidien. Ce n'est plus du travail, mais une passion», explique le gestionnaire.

Sa plus grande satisfaction ? L'évolution des mentalités face à la philanthropie. «Nous ne sommes plus perçus comme des "quêteux" par la haute direction de l'Université. Nous sommes désormais des partenaires essentiels. Notre rôle est devenu essentiel pour la pérennité de l'institution», dit-il.

Il cite en exemple la collaboration des doyens, qui participent davantage aux activités de la Fondation depuis deux ans. «Eux aussi bénéficient d'un réseau de contacts. Ce sont nos courroies de transmission», dit M. Dubé.

La Fondation prépare déjà sa prochaine campagne, prévue pour 2014. À ce propos, M. Dubé est particulièrement fier d'avoir recruté l'ex-directrice générale de la Fondation de l'Université d'Ottawa, Anne Allard, dont la dernière campagne de financement s'est traduite par une récolte de 214 M$. Elle agit désormais comme directrice du développement de la Fondation de l'UdeS.

«Dans notre milieu, les experts se font rares. Il faut parfois aller "débaucher" du personnel dans les autres universités», conclut celui qui se fait aussi courtiser à l'occasion.