Le Nordelec, bourré de cachet... et de petites entreprises

Publié le 30/10/2010 à 00:00

Le Nordelec, bourré de cachet... et de petites entreprises

Publié le 30/10/2010 à 00:00

Si vous faites du vélo le long du canal Lachine, dans le sud-ouest de Montréal, vous ne pouvez pas manquer Le Nordelec, cet immense immeuble industriel de près d'un million de pieds carrés répartis sur huit étages. Un parc industriel en plein centre-ville ! Ce dont les passants ne se doutent pas, par contre, c'est que ce monstre presque centenaire abrite une véritable fourmilière de toutes petites entreprises.

Depuis que la Northern Electric a quitté les lieux, Le Nordelec a été réaménagé en lofts pour attirer les jeunes pousses. " Ce n'est pas un hasard s'il y en a plein ici. On a toujours considéré que ça faisait partie de notre mission d'encourager les petites entreprises à s'installer dans le sud-ouest de Montréal ", explique John Kinghorn, directeur général de Cogir, gestionnaire de l'édifice, qui nous a fait faire le tour du propriétaire.

Sous son apparence massive, Le Nordelec a un charme fou. Planchers en lattes de bois minces comme il ne s'en fait plus, corridors à perte de vue, plafonds de 18 pieds de hauteur au rez-de-chaussée et de 14 pieds aux étages, vieilles briques, poutres en béton patiné, etc. Chaque étage fait quelque 120 000 pieds carrés (pi2) de superficie. Et avec ses vastes fenêtres, on ne peut s'empêcher d'imaginer les superbes ateliers de peinture qu'on aurait pu y aménager !

Cela dit, faute d'artistes-peintres, l'immeuble abrite un restaurateur d'oeuvres d'art, ainsi que plus de 200 autres petites entreprises provenant de tous les horizons : architecture, fabrication de prothèses dentaires, , centre d'escalade, cabinets d'avocat, conception de logiciels, distribution de nourriture pour chevaux de sport, services informatiques, conception de décors, imprimerie... Ce n'est ni la diversité ni la créativité qui manquent !

Des rabais de loyer

Cette faune de nouveaux entrepreneurs ne s'est pas retrouvée au Nordelec par hasard. Depuis que Nortel a plié bagage, en 1979, les propriétaires de l'immeuble ont tout de suite vu le potentiel : cachet, loyers modiques (de 13 à 15 $ le pi2 net pour un espace rénové, et de 4 à 8 $ net pour un espace non rénové), proximité du centre-ville. Autrement dit, beaucoup d'atouts pour attirer de jeunes entreprises que les parcs industriels de banlieue n'intéressent pas ou dont les revenus me permettent pas d'accéder aux tours de bureaux du boulevard René-Lévesque.

Pour rendre l'offre plus convaincante encore, les propriétaires ont élaboré un programme de rabais de loyer de 50 % pendant une période de 6 à 12 mois. Un comité du Nordelec choisit de nouvelles entreprises subventionnées par un gouvernement (fédéral ou provincial). En plus du rabais de loyer, les PME sélectionnées ont parfois le bonheur de dénicher des clients sur place. Au terme du bail de 6 ou 12 mois, environ 20 % d'entre elles choisissent de rester sur place en payant le loyer normal. Ce programme a coûté 60 000 $ en cinq ans aux propriétaires. " C'est notre façon à nous de soutenir la création d'emplois dans le Sud-Ouest ", dit M. Kinghorn.

Trois Atouts de L'édifice

Pour la proximité

Le Groupe El-Ad, propriétaire du Nordelec, veut construire quelque 700 copropriétés sur le terrain adjacent à l'immeuble industriel. " Le projet ne changera rien à l'apparence du Nordelec, assure John Kinghorn, directeur général de Cogir, qui gère Le Nordelec. Sauf qu'on voudrait attirer des commerces de détail de proximité au rez- de-chaussée du Nordelec. Et peut-être un atelier d'art ou un musée. Avec des plafonds de 18 pieds de hauteur, les possibilités sont grandes. " En comptant le stationnement souterrain, le projet dépasserait les 200 millions de dollars.

Pour le transport

Les gestionnaires du Nordelec ont fait la promotion d'allégo, en juin dernier, pour encourager les locataires à opter pour des moyens de transport alternatifs. Ce programme, élaboré en collaboration avec le Centre de gestion des déplacements du centre-ville de Montréal Voyagez Futé, comprend l'installation de supports à vélo à l'extérieur du Nordelec et l'aménagement de douches pour les cyclistes, un accès direct à Taxi Pontiac avec un temps de réponse de moins de cinq minutes, un programme de covoiturage, un plan de promotion des services actuels de transport collectif, une proposition pour la mise en place d'une navette jusqu'au métro et une station Bixi. Ces mesures se concrétiseront sur une période de trois à cinq ans.

Pour l'histoire

À cause de sa force hydraulique accentuée par la dénivellation du sol, l'écluse Saint-Gabriel du canal de Lachine, où se trouve Le Nordelec, a été le berceau de l'industrialisation montréalaise. L'immeuble de la Northern Electric est construit en plusieurs phases (1913 à 1948) et occupe entièrement le quadrilatère formé par les rues Richmond, Richardson, Shearer et Saint-Patrick. On y fabrique des câbles, des fils et des appareils électroniques. À son apogée, au début des années 1940, la Northern emploie 4 700 personnes.

En 1959, l'ouverture de la voie maritime annonce le déclin du Sud-Ouest. La fermeture du canal en 1970 sonne le glas de l'épopée industrielle. En 1975, la Northern est vendue au Nordelec Industriel Plaza et devient un complexe multifonctionnel. La Société de développement de Montréal acquiert l'immeuble en 1989 et, après d'importants travaux de rénovation, le transforme en incubateur de petites entreprises. En 2004, la société israélienne Groupe El-Ad, également propriétaire du Village olympique et du Westmount Square, achète Le Nordelec et confie sa gestion à Cogir.

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