Le Fonds capital culture Québec est menotté par ses propres règles

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Le Fonds capital culture Québec est menotté par ses propres règles

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Doté d'une enveloppe de 100 millions de dollars, le Fonds capital culture Québec a un problème : il peine à trouver des projets dans lesquels ses règles lui permettent d'investir, admet son pdg, André Provencher.

«Notre offre est là, il y a une certaine demande, mais elle pourrait être plus soutenue, a estimé M. Provencher lors d'une entrevue avec Les Affaires, au Mipcom à Cannes, début octobre. Peut-être que notre offre pourrait être adaptée.»

Commandité à 60 % par le gouvernement du Québec et à 40 % par le Fonds de solidarité FTQ, le FCCQ fêtera son premier anniversaire le 7 novembre. Son objectif est de financer des projets culturels tournés vers l'exportation. Les règles du fonds sont souples quant à la forme que peuvent prendre ces investissements : capital-actions, prêts, débentures, etc.

Pourtant, selon M. Provencher, les planchers d'investissement imposés au FCCQ limitent sa capacité à trouver des projets qu'il pourrait financer.

Le plancher d'investissement du fonds dans un projet est de 2 M$. Cette somme grimpe à 5 M$ dans le cas de projets de cinéma ou de télévision. La somme investie ne peut représenter plus de 40 % du montage financier.

Le tout s'accompagne de l'obligation pour le promoteur privé d'investir lui-même un minimum de 15 % de la somme nécessaire. Les ratios sont calculés en excluant tout financement public.

Dans le domaine du cinéma, il en résulte que le FCCQ ne peut investir que dans des projets de 15 M$ et plus, estime M. Provencher. Or, le budget moyen d'un film québécois tourne davantage autour de 5 ou 6 M$.

Des producteurs trop petits pour suivre

Il faudrait également que le producteur privé derrière le film investisse lui-même un minimum de 1,8 M$. «Il n'y a pas beaucoup d'entreprises capitalisées à ce niveau, note M. Provencher. Et même celles qui auraient la somme, vont-elles investir toute leur marge de manoeuvre dans un seul projet risqué ?»

Le problème est similaire dans le domaine télévisuel, car les maisons de production y sont relativement petites, explique le pdg. «Il n'y a pas eu de consolidation dans cette industrie. On compte peut-être 150 entreprises, mais leurs assises financières sont toutes fragiles.»

Le FCCQ peut aussi investir dans le domaine du jeu vidéo. Dans ce cas, son plancher de 2 M$, combiné à une participation maximale de 40 %, signifie que le projet doit avoir un budget d'au moins 5 M$. Or, les projets menés par des investisseurs québécois sont généralement destinés aux marchés mobiles (iPhone) ou sociaux (Facebook) et disposent de budgets inférieurs à ce seuil.

Les projets plus importants, destinés aux consoles, nécessitent des budgets qui peuvent maintenant atteindre jusqu'à 100 M$. «Aucun studio de propriété québécoise ne peut jouer là-dedans», dit M. Provencher.

«Bref, on s'interroge sur les planchers, résume M. Provencher. On fera le point au terme de notre première année d'existence.»

Au total, le FCCQ doit investir de 50 % à 60 % de son enveloppe dans les spectacles vivants, de 10 % à 20 % dans l'audiovisuel et la même proportion dans des projets multiplateformes ou d'autre nature.

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Depuis sa création, le FCCQ n'a annoncé qu'une seule prise de participation. En mai dernier, il a investi 3 M$ dans deux projets mis en oeuvre par X3 Productions, soit les expositions Indiana Jones et l'aventure archéologique et Star Wars Identités. «Nous travaillons à d'autres projets qui devraient être annoncés de façon imminente», confie M. Provencher.

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