La stratégie des petits pas d'Æterna

Publié le 29/11/2008 à 00:00

La stratégie des petits pas d'Æterna

Publié le 29/11/2008 à 00:00

Par Marc Gosselin

Les temps sont durs pour les sociétés de biotechnologie inscrites en Bourse. Le robinet du capital de risque, qui coulait à flots à la fin des années 1990, s'est refermé, mettant en péril plusieurs biotechs. Æterna Zentaris, qui se spécialise dans la découverte, le développement et la commercialisation de thérapies en endocrinologie et en oncologie, poursuit sa croissance grâce à sa stratégie des partenariats.

" Depuis deux ans, notre approche est indépendante des marchés boursiers. Nous privilégions une approche non dillutive [sans dilution du capital-actions], par exemple la vente de droits de redevance ou d'actifs qui procurent des revenus à l'entreprise afin d'appuyer le développement de nos molécules ", explique Dennis Turpin, chef de la direction financière d'Æterna Zentaris.

La PME, qui emploie 120 personnes dont une douzaine à Québec, a amorcé ce virage en vendant sa division cosmétique et nutrition, Atrium. Des 45 millions de dollars tirés de cette vente, le quart a servi au financement des activités de développement. Le reste a été versé en remboursement de capital aux actionnaires.

Au cours de la dernière année, la société inscrite à la Bourse de Toronto et au Nasdaq a vendu une filiale américaine, celle de Salt Lake City (3 millions de dollars), et une molécule déjà sur le marché - Impavido (8 millions).

De plus, l'entreprise s'est départie de son bâtiment pour en devenir locataire. Cette transaction lui a rapporté 7 millions de dollars.

Le 12 novembre, Æterna Zentaris a annoncé qu'elle cédait ses droits de redevance sur un de ses médicaments, le Cetrotide, à Cowen Healthcare Royalty Partners. La société recevra 52,5 millions de dollars américains. Il s'agit d'un médicament qui prévient l'ovulation prématurée et dont l'objectif est d'accroître la fertilité.

Miser sur le Cetrorelix

Forte de plus de 60 millions de dollars de capitaux, Æterna Zentaris mise sur la commercialisation de Cetrorelix, un médicament parvenu à la troisième phase des essais cliniques, la dernière avant la commercialisation.

Ce médicament traite les symptômes associés au gonflement de la prostate, appelé hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).

Il s'agit d'un état qui force certains quincagénaires à uriner fréquemment, surtout pendant la nuit. " Le Cetrorelix traite les symptômes sans trop diminuer le taux de testostérone, contrairement à d'autres traitements sur le marché ", indique M. Turpin.

" Le Cetrorelix a un potentiel 15 fois plus grand que le Cetrotide, dont nous avons cédé les droits de redevance le 12 novembre. Dans le cas du Cetrotide, on parle d'un marché de 80 millions alors que celui du Cetrorelix est de 2,9 milliards ", indique M. Turpin.

Les résultats de l'étude de phase III sont attendus au troisième trimestre de 2009.

Si le Cetrorelix reçoit les autorisations nécessaires, Æterna Zentaris entend le commercialiser en 2011. Comme dans le cas du Cetrotide, elle souhaite trouver un partenaire et céder ses droits de redevance. " L'objectif est d'obtenir une entente d'ici la fin de 2008. Des négociations sont en cours ", dit Dennis Turpin.

Outre le Cetrorelix, Æterna Zentaris compte une dizaine de molécules en développement, soit à l'étape des études précliniques et de phases I ou II.

dossiers@transcontinental.ca

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