La prophétie 2011

Publié le 15/01/2011 à 00:00, mis à jour le 13/01/2011 à 10:11

La prophétie 2011

Publié le 15/01/2011 à 00:00, mis à jour le 13/01/2011 à 10:11

 

Évidemment, la question est dans tous les esprits. Voyons voir ce que disent nos feuilles de thé.

Les astres paraissent mal alignés...

Chaque année, on se fait un devoir de prendre acte des prévisions de Henry Weingarten, gestionnaire de l'Astrologers Fund, de New York. Vous souriez aussi, mais quelques-uns de ses pronostics se sont avérés justes, comme la guerre du Golfe et l'effondrement des technologies.

M. Weingarten s'attend à quoi, en 2011 ?

À peu. Il estime même que l'on pourrait bientôt voir le marché battre en retraite.

Le 28 mars, Jupiter, qui représente l'avidité, sera en opposition avec Saturne, qui évoque les craintes. Après le 28, les planètes devraient commencer à s'éloigner l'une de l'autre, une situation qui viendra rompre l'équilibre entre l'avidité et les craintes.

Le gestionnaire-astrologue croit qu'on pourrait être en route pour une correction de marché de 10 % dans les prochains mois.

...mais pas les chiffres

Si les cieux paraissent peu cléments, les perspectives sur Terre semblent favorables.

Il est vrai que le prix de l'immobilier continue de reculer. Entre septembre et octobre, l'indice Case-Shiller, qui suit le prix des maisons aux États-Unis, a encore trébuché de 1,3 %. Plusieurs économistes pensent que le recul se poursuivra encore pendant quelques mois. Il s'agit d'une simple question d'équilibre entre l'offre et la demande, alors que les banques doivent encore cristalliser plusieurs garanties et amener des propriétés sur le marché.

Bien que les ménages risquent de se sentir moins riches si les prix continuent de reculer, la situation ne nous paraît pas tellement contraignante. Les ménages en défaut de paiement n'avaient déjà plus la possibilité d'augmenter leurs dépenses. Or, ce n'est pas encore dans les statistiques, mais les consommateurs mieux nantis semblent, eux, s'être remis à dépenser aux Fêtes. Mastercard Advisor SpendingPulse estime que, dans les 50 jours précédant Noël, les ventes des détaillants américains ont grimpé de 5,5 % comparativement à celles de l'an dernier, la plus forte progression en cinq ans.

Pendant ce temps, les sociétés américaines sont en mode investissement. Au troisième trimestre 2010, les investissements ont été plus élevés de 24 % qu'il y a un an, ce qui a contribué à faire croître l'économie de 3,2 %. Sachant que la consommation représente 70 % du PIB et que les ventes au détail n'avaient augmenté que de 1,8 %, on peut maintenant être assez confiant de voir l'aiguille économique accélérer.

Du temps emprunté

Disons-le au passage : M. Weingarten pourrait avoir raison avec ses appréhensions printanières. À un certain moment entre les mois de mars et de mai, les élus américains devraient devoir augmenter le plafond de la dette américaine. La dette est de 335 milliards de dollars américains (G $US) sous la limite autorisée, mais, au rythme où vont les choses, celle-ci sera bientôt atteinte.

Des politiciens chiqueront certainement la guenille pour que l'État réduise ses dépenses, mais quelque chose nous dit que le débat n'aura pas lieu tout de suite. La plupart devront plaider que la reprise est encore fragile et que le plafond doit être augmenté.

Les disciples (vous !) du prophète (moi !) comprendront également que, si nous sommes confiants dans l'économie nord-américaine en 2011, cette confiance est beaucoup grande en 2012. Il faudra bien un jour ou l'autre résorber ce déficit structurel (10 % du PIB) par attrition ou augmentation du fardeau fiscal. C'est là que risquent de survenir les problèmes. En fait, 2011 sera une année de temps emprunté.

La prophétie

Amenons maintenant notre prophétie 2011.

On l'a vu, l'économie devrait bien performer. Les analystes sondés par Reuters prévoient que le bénéfice de l'indice S&P 500 devraient progresser de 10 % en 2011 (à 92,55 $ US). L'attente semble raisonnable dans un contexte où, historiquement, les bénéfices augmentent annuellement de 7 %. En appliquant un multiple historique de 15, cela porte le S&P 500 à 1 390 points. Une hausse de 9,1 % par rapport à aujourd'hui (le 11 janvier à 1274) et de 10,7 % par rapport au 31 décembre 2010.

Au Canada, la situation est un peu différente. L'économie pourrait ralentir en raison de la fin des programmes gouvernementaux de stimulation et de l'endettement élevé des ménages. Les prix des matières premières devraient néanmoins se maintenir à des niveaux plus élevés que l'an dernier, avec l'Asie qui continue d'entretenir la demande. L'un dans l'autre, le consensus des analystes prévoit une surprenante croissance des bénéfices de plus de 25 % (à 889 $).

En appliquant ici aussi un multiple de 15, on obtient une cible de 13 335 points pour le S&P/TSX, soit 0,5 % de moins qu'aujourd'hui (13 401 le 11 janvier) et à peine 0,5 % de plus qu'au début de l'année (13 410).

Pronostic du prophète donc : environ + 10 % à New York et stable à Toronto.

SVP, gardez vos couvre-chaussures, gobelets, insultes et autres récompenses pour la fin de l'année...

LE S&P 500 ET LE S&P/TSX DEPUIS CINQ ANS

Le S&P 500 en 2011

+ 6,5 %

Bénéfice prévu : 92,55 $US

Cible : 1390 points

Le S&P/TSX en 2011

+ 46 %

Bénéfice prévu : 889 $

Cible : 13 335 points

Sources : Bloomberg et Reuters

francois.pouliot@transcontinental.ca

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