La Fromagerie Boivin se reconstruit grâce au soutien de Kraft

Publié le 24/03/2012 à 00:00

La Fromagerie Boivin se reconstruit grâce au soutien de Kraft

Publié le 24/03/2012 à 00:00

Par Alain Duhamel

En avril 2011, la Fromagerie Boivin, de La Baie, et la multinationale Kraft avaient noué un accord pour la fabrication canadienne d'Amooza Twist, une collation de fromage destinée aux jeunes consommateurs. La mise en production avait été prévue avant la fin de l'année après un investissement de 4,1 millions de dollars (M$) dans de nouvelles installations. L'incendie qui a détruit le 6 décembre une importante partie de l'usine du Saguenay aurait pu peser lourd sur la viabilité du tandem. Le pépin s'est plutôt transformé en occasion de resserrer les liens entre les deux entreprises.

«Kraft appuie totalement notre reconstruction en nous apportant son aide en ingénierie des systèmes et en design. Sa grande expertise dans ce domaine nous permet de gagner beaucoup de temps», affirme Luc Boivin, directeur général de la fromagerie familiale.

La reprise complète des opérations de l'entreprise dans la nouvelle usine ultramoderne est prévue à l'automne prochain. D'ici là, la Fromagerie fabrique ses fromages cheddar dans les installations de la Fromagerie St-Fidèle, dans Charlevoix, dont elle est l'un des propriétaires. Elle a aussi scellé des ententes avec la Laiterie Chalifoux, de Sorel-Tracy, et la Fromagerie Champêtre, à Le Gardeur, dans le sud de Lanaudière.

L'acquisition et l'installation d'un nouvel équipement de transformation du lait en fromage représentent un investissement de l'ordre de 8 à 9 M$.

Travailler en équipe

Pour l'heure, Kraft continue de commercialiser son fromage torsadé depuis ses installations américaines. Le gouvernement du Canada a consenti à la multinationale des contingentements provisoires dans le marché canadien où, habituellement, les importations de produits laitiers sont frappées de lourds tarifs douaniers.

«Nous avons participé activement à toute la démarche. Nous travaillons en équipe, je n'ai pas d'autres mots pour décrire notre relation d'affaires avec Kraft», ajoute M. Boivin.

Le rapprochement entre les deux partenaires a débuté il y a cinq ans. Kraft et Boivin ont scellé un accord à long terme de comanufacturation. «Kraft intervient dans le processus de fabrication, cherche à améliorer la productivité et effectue un transfert de savoir-faire. C'est toute une expérience pour une petite entreprise comme la nôtre.»

15 millions de litres de lait en plus

Luc Boivin a dû investir temps et argent dans l'adoption des meilleures pratiques en matière de sécurité et d'innocuité des produits conformes aux normes du Global Food Safety Initiative (GFSI), auxquelles adhèrent les chefs de file mondiaux de la transformation et de la distribution alimentaires.

Les programmes canadiens de soutien à l'innovation dans l'industrie du lait ont octroyé à la fromagerie Boivin une allocation supplémentaire de 15 millions de litres de lait. «Dans un système où l'offre de lait est réglementée et limitée à la consommation canadienne, la croissance devient plus difficile, car personne ne peut doubler ses achats de lait du jour au lendemain. Le fait de pouvoir être assuré de notre approvisionnement en lait a été un argument très convaincant auprès de Kraft.»

Une production annuelle en hausse de 50 %

Avant l'incendie, la fromagerie Boivin transformait environ 20 millions de litres de lait en 2,3 millions de kilogrammes de fromage chaque année, principalement en cheddar frais du jour, pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 25 M$. La fabrication de l'Amooza Twist devrait permettre d'augmenter la production annuelle de 50 % et de faire grimper l'effectif de l'entreprise de 90 à environ 120 employés.

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