«La chute des ressources crée des occasions pour les investisseurs patients» - Garey Aitken, chef des investissements chez Bissett Investment Management

Publié le 07/07/2012 à 00:00

«La chute des ressources crée des occasions pour les investisseurs patients» - Garey Aitken, chef des investissements chez Bissett Investment Management

Publié le 07/07/2012 à 00:00

La Bourse canadienne souffre plus que d'autres de la baisse de régime de l'économie mondiale. L'indice S&P/TSX a perdu 20 % de sa valeur entre son sommet d'avril 2011 et le 15 mai dernier ; il y a déjà 11 mois que les cours des matières premières déclinent, soit la plus longue glissade depuis la crise de 2008. Le pétrole a plongé de 29 % entre le 24 février et le 21 juin.

Or, si l'on croit que l'économie mondiale tiendra le coup, la chute offre une occasion d'acheter certains titres malmenés à bon prix, croit Garey Aitken, cogestionnaire du Fonds Bissett Actions canadiennes. Encore faut-il choisir avec soin les sociétés les plus aptes à traverser une conjoncture difficile et accumuler leurs actions graduellement. M. Aitken nous a révélé des titres qu'il juge attrayants lors d'un récent passage à Montréal.

1 Canadien Pacifique amorce un redressement prometteur

(Tor., CP, 72,32 $)

Variation de l'action depuis le début de l'année : + 4,8 %

Ratio cours/bénéfice prévu dans 12 mois : 16,1 x

Dividende : 1,9 %

Maintenant que l'investisseur William Ackman a délogé le président du chemin de fer et sept de ses administrateurs, il pourra instaurer un plan d'action plus apte qu'avant à donner des rendements aux actionnaires.

L'investisseur de New York a accumulé 14 % des actions du Canadien Pacifique et en a pris le contrôle en mai grâce à l'appui des actionnaires institutionnels, qu'il a obtenu en leur promettant d'améliorer l'exploitation de la société, la moins efficace de celles de tous les transporteurs ferroviaires nord-américains.

«En implantant les pratiques d'un chemin de fer de précision et en diminuant les coûts, les nouveaux dirigeants peuvent transformer CP en une machine à générer des flux de trésorerie, au même titre que sa rivale Canadien National», dit M. Aitken.

En changeant la culture et les processus, le potentiel pour rendre le CP plus efficace et plus rentable est énorme, même si son réseau offre moins de flexibilité que ne le fait celui du CN. M. Ackman et le nouveau président du CP, Hunter Harrison, ont fait miroiter la possibilité de diminuer le ratio d'exploitation de CP de 80 à 65 % d'ici 2015. Cette mesure d'efficacité représente le montant de dépenses requises pour générer un dollar de revenu.

«La cible de M. Ackman n'a pas besoin d'être atteinte pour que le redressement donne des résultats. Les investisseurs devront voir des progrès au fil du temps pour que l'action continue de s'apprécier», dit M. Aitken.

Après avoir signé un contrat de travail de quatre ans, le nouveau président Hunter Harrison se donne de quatre à six mois pour élaborer son plan d'action. Il promet que ses mesures se feront davantage sentir sur les résultats de 12 à 18 mois après leur mise en place.

Il prévoit se bâtir une nouvelle équipe. Le président pourrait aller marauder chez son ancien employeur, le CN, dès qu'il sera libéré d'une clause de non-sollicitation à la fin de 2012.

2 Canadian Natural Resources est injustement puni

(Tor., CNQ, 26,52 $)

Variation de l'action depuis le début de l'année : - 30,4 %

Ratio cours/bénéfice prévu dans 12 mois : 11,1 x

Dividende : 1,6 %

Le producteur de pétrole et de gaz naturel Canadian Natural Resources est un des titres que M. Aitken achète quand son cours faiblit. Les investisseurs boudent la société, car elle subit davantage la baisse du cours du pétrole et du gaz naturel que les pétrolières intégrées, qui bénéficient actuellement des marges de raffinage.

Avec des gisements diversifiés et des dirigeants chevronnés, la société a pourtant les moyens de contrer la faiblesse du prix du carburant en répartissant ses dépenses de production vers ses projets les plus rentables, explique M. Aitken. Canadian Natural peut ainsi produire plus de pétrole lourd que de gaz naturel.

«Pendant que les investisseurs se concentrent sur les perspectives à court terme du prix et punissent le titre, nous mettons l'accent sur la qualité de ses actifs et sa capacité à en tirer un bon rendement pour ses actionnaires à long terme, y compris des dividendes croissants», indique le gestionnaire.

3 Rogers Communications peut encore donner du rendement

(Tor., RCI.B, 35,77 $)

Variation de l'action depuis le début de l'année : - 7,1 %

Ratio cours/bénéfice prévu dans 12 mois : 11,9 x

Dividende : 4,3 %

Le principal fournisseur sans fil du pays, relativement au nombre d'abonnés, croît au ralenti et perd des parts de marché au profit de BCE et de Telus. Toutefois, cela n'entache pas la capacité de Rogers à procurer de bons rendements financiers à ses actionnaires, surtout à son cours actuel, fait valoir M. Aitken.

Depuis la nomination d'un ex-cadre de BCE au poste de chef de la direction financière en octobre 2011, Rogers a annoncé presque 800 mises à pied afin d'aligner ses coûts sur ses nouvelles perspectives de revenus. Le principal câblodistributeur du pays réduit aussi ses dépenses discrétionnaires et négocie des rabais avec ses fournisseurs.

Au premier trimestre, les revenus de Rogers ont décliné de 1 %, à 2,9 milliards de dollars. «Rogers fait partie de ces titres sous-évalués offrant un portrait de croissance modérée, ainsi que des flux de trésorerie élevés pouvant être distribués aux actionnaires sous forme de dividendes croissants et de rachats d'actions», précise le chef des investissements chez Bissett Investment.

Le câble et le sans-fil sont des industries arrivées à maturité, mais qui n'enlèvent rien à la qualité des actifs de Rogers ni à son premier rang canadien, dit M. Aitken.

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