La Chine divise Québec inc.

Publié le 13/10/2012 à 00:00

La Chine divise Québec inc.

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Les principales organisations patronales ne s'entendent pas sur la pertinence de conclure un accord de libre-échange avec la Chine. Le Conseil du patronat du Québec y est favorable. Les Manu-facturiers et exportateurs du Québec estiment que c'est prématuré. Et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante demande à voir un éventuel document de négociation avant de se prononcer.

Après la publication en août d'une étude sur les complémentarités économiques entre le Canada et la Chine, l'ambassadeur chinois au pays, Zhang Junsai, a indiqué qu'il fallait lancer des négociations de libre-échange. Le 24 septembre, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a déclaré qu'Ottawa n'était pas prêt pour l'instant à négocier un tel accord et qu'il préférait discuter libre-échange avec d'autres pays asiatiques.

La réponse du gouvernement survient alors que la pétrolière chinoise CNOOC veut acheter la pétrolière canadienne Nexen. Une transaction qui a reçu l'aval des patrons de l'Ouest, mais pour laquelle ceux de l'Est exigent des conditions, selon un sondage de KPMG.

Yves-Thomas Dorval, président du CPQ, estime que le Canada n'a pas le choix : il devra amorcer des pourparlers de libre-échange avec la Chine. «Si nous ne le faisons pas, d'autres pays le feront.» La Chine a déjà conclu un accord avec les 10 pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, et elle en négocie un avec la Suisse. Le Canada fera face à un défi de taille, selon Yves-Thomas Dorval. «Les deux pays ont des cultures et des systèmes politiques très différents», ce qui complique la négociation et la mise en oeuvre des accords commerciaux.

Le président des MEQ, Simon Prévost, est favorable au libre-échange avec la Chine, mais juge que celle-ci doit «d'abord s'engager à respecter davantage la propriété intellectuelle et les règles de l'Organisation mondiale du commerce». D'ici là, il propose la signature d'ententes sectorielles pour favoriser les échanges avec la Chine.

Martine Hébert, présidente de la FCEI, dit que son organisation est favorable au concept de libre-échange, mais qu'elle pourrait s'opposer à celui qui serait négocié avec la Chine «si un accord apportait plus d'inconvénients que d'avantages aux PME canadiennes».

Selon une source à Ottawa, ce ne serait qu'une question de temps avant que le Canada n'amorce des pourparlers de libre-échange. En fait, le gouvernement attendrait que soit conclue la transaction entre CNOOC et Nexen avant de prendre sa décision.

Partisan du libre-échange, l'ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, estime que le respect du principe de réciprocité sera fondamental dans un éventuel libre-échange avec la Chine. «Beijing devra être prêt à ouvrir ses marchés de la même manière qu'Ottawa. Si cette condition n'est pas remplie, le Canada devra renoncer à négocier un tel accord», dit celui qui enseigne une fois par année l'économie internationale en Chine.

UN PARTENAIRE MAJEUR

PIB par habitant ($US)

Canada 50 393

Chine 4 640

PIB (G$ US)

Canada 1 737,8

Chine 7 296,4

Exportations canadiennes en Chine 17,0 G$ US

Exportations chinoises au Canada 48,6 G$ US

Investissements chinois au Canada 10,7 G$ US

Investissements canadiens en Chine 8,3 G$ US

Source : Étude sur les complémentarités économiques du Canada et de la Chine, août 2012 (réalisée par le Canada et la Chine)

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