L'industrie de l'information financière est en pleine transformation

Publié le 09/03/2013 à 00:00, mis à jour le 07/03/2013 à 10:58

L'industrie de l'information financière est en pleine transformation

Publié le 09/03/2013 à 00:00, mis à jour le 07/03/2013 à 10:58

Le marché de l'information financière se caractérise par des prix élevés, un cadre réglementaire rigide et peu d'innovations. En d'autres termes, c'est un terreau fertile pour les start-ups technos qui souhaitent changer les règles du jeu. En misant sur la révolution des médias sociaux, StockTwits et Estimize sont justement en train de changer la manière dont l'information financière circule.

«La question n'est pas de savoir si StockTwits et Estimize sont en train d'abattre les murs [qui restreignent l'accès à l'information financière] ; ces murs tombent, c'est un fait», lance Howard Lindzon, pdg de StockTwits. Ancien gestionnaire d'un fonds de couverture, M. Lindzon a vendu sa précédente start-up, la webtélé financière Wallstrip, au groupe médiatique CBS.

StockTwits est un réseau social où des milliers d'investisseurs commentent en temps réel les événements qui touchent les titres qui les intéressent. Ils y publient de courts commentaires à mesure qu'ils apprennent de nouveaux faits, notamment pendant les conférences téléphoniques.

«StockTwits diffuse les nouvelles plus rapidement que Bloomberg 50 % du temps», soutient Lindzon. La comparaison avec Bloomberg a ses limites, puisque le géant de l'information financière doit vérifier les faits avant de les publier.

Les terminaux Bloomberg fournissent quant à eux de l'information en provenance de 1 000 sources, y compris StockTwits. L'investisseur de détail n'y a toutefois pas accès en raison du coût élevé de l'abonnement, mais, selon Howard Lindzon, les outils dont dispose aujourd'hui ce type d'investisseur lui permettent de s'en passer. «L'information financière circule par courriel, sur les réseaux sociaux et les sites Web spécialisés», dit-il.

La fin du règne des analystes des firmes de courtage

Leigh Drogen, un ancien employé de StockTwits, a fondé Estimize en 2011 afin de donner une plateforme au plus grand nombre possible d'analystes. Son site Web se démarque en permettant à quiconque d'y partager ses prévisions, dont l'amalgame, affirme-t-il, est étonnamment précis : «Le consensus d'Estimize est plus proche de la réalité que celui des analystes des firmes de courtage dans 67 % des cas», soutient le pdg de l'entreprise.

Selon M. Drogen, le consensus d'Estimize est plus représentatif, puisque les plateformes comme Bloomberg ou Thomson Reuters compilent seulement les prévisions des analystes des firmes de courtage. «Les analystes du côté acheteur n'ont aucune plateforme pour se faire entendre. Et il serait faux de croire qu'ils préfèrent tous garder leurs analyses secrètes, car ils ont beaucoup à gagner des réactions de la communauté.»

Il est difficile de départager les professionnels des amateurs sur Estimize, puisque nombre de ses utilisateurs se cachent derrière un pseudonyme. Selon Leigh Drogen, environ 50 % d'entre eux sont des professionnels de la finance. Avec 600 titres couverts et quelque 11 000 prévisions pour le trimestre en cours, Estimize fait en quelque sorte entrer les analystes à l'ère des médias sociaux. «L'influence sera un facteur de plus en plus important, car les investisseurs se soucient de moins en moins que vous soyez un analyste à Wall Street», soutient d'ailleurs Howard Lindzon.

Le pdg de StockTwits considère en outre que cette transformation devrait favoriser l'investisseur de détail. «Wall Street a appris à suivre le marché boursier sur la bande imprimée par un téléscript avant tout le monde, mais cette fois, c'est l'investisseur de détail qui a une longueur d'avance avec la bande des médias sociaux», s'enthousiasme-t-il.

Leigh Drogen, pour sa part, croit que cette dynamique profitera à terme à l'ensemble du marché. «Une plus grande circulation de l'information devrait diminuer la volatilité des marchés ; les rumeurs sans fondement devraient être discréditées plus rapidement dans un contexte ouvert.»

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